Le succès a un prix

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 4 décembre 1998 - 275 mots

Après dix jours de grève, le Musée d’Orsay a rouvert ses portes le 20 novembre, les employés ayant obtenu des compensations salariales et horaires au succès de l’exposition “Millet-Van Gogh”?.

PARIS. “Millet-Van Gogh” attire la foule, et une soixantaine de grévistes – sur les 600 employés que compte Orsay – a mené une partie de bras de fer avec la direction du musée et le ministère de la Culture pour obtenir une compensation à leur surcroît de travail. Environ 5 000 personnes se pressent chaque jour aux portes de l’exposition, ouverte jusqu’au 3 janvier, s’ajoutant aux visiteurs des collections permanentes et des autres expositions. Mais au total, en octobre, Orsay n’aurait pas enregistré plus d’entrées qu’en octobre 1991 – 200 000 –, mois où était présenté “Munch et la France”, une exposition qui n’a déclenché aucun conflit. Le personnel “en contact avec le public” bénéficiera d’une prime de 1 000 francs (contre les 1 600 francs revendiqués) et de trois jours de repos compensateur au prorata du temps de présence. Le personnel qui n’est “pas en contact avec le public” aura droit à quatre ou deux jours de repos compensateur, selon qu’il a plus ou moins contribué à l’exposition. Dans tous les cas, les employés pourront défalquer les deux journées qui leur sont retenues pour cause de grève sur ces jours de repos. Après dix jours de fermeture, la direction estime à trois millions de francs les pertes de recettes en droits d’entrée, et à environ autant les pertes commerciales induites (catalogues, cartes postales...). Reste à savoir si cet accord fera jurisprudence et si, dorénavant, une exposition à succès devra s’accompagner du versement de primes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°72 du 4 décembre 1998, avec le titre suivant : Le succès a un prix

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