Des "off" à foison

Par Roxana Azimi · Le Journal des Arts

Le 2 septembre 2008 - 496 mots

Jamais Paris n’aura connu autant de off pendant la biennale des Antiquaires. Ce foisonnement traduit l’aura d’un événement dont les marchands espèrent capter la clientèle.

En écho à l’exposition personnelle orchestrée par Olivier Watelet à la Biennale, la galerie Chastel-Maréchal enfonce le clou Jacques Quinet, en présentant du 9 septembre au 18 octobre une vingtaine de pièces essentiellement en bronze. « Même si les expositions sont indépendantes, on reste dans une synergie pour éviter les doublons », explique Aline Chastel. La pléthore des manifestations off s’explique aussi par le coût du salon que certains antiquaires estiment exorbitant. « Je ne fais pas la Biennale parce que je préfère Maastricht, c’est plus ciblé, il y a plus d’exposants dans mon secteur, confie le marchand de tableaux anciens Éric Coatalem. D’un côté, il y a une organisation où l’on vous aide et qui coûte quatre fois moins cher au m2, de l’autre on vous propose un stand hors de prix au dernier moment. Voilà deux ans, la biennale m’avait coûté 97 000 euros pour 25 m2. Le calcul est vite fait. » Une réflexion qui l’a conduit à proposer en galerie une exposition de vingt-six dessins de Gustav Klimt, du 9 septembre au 4 octobre.
Plutôt qu’un stand, Axel Vervoordt a préféré prendre ses quartiers du 10 septembre au 23 novembre dans la chapelle de l’École nationale supérieure des beaux-arts. L’idée ? Décliner l’esprit de l’exposition « Artempo », qu’il avait organisée l’an dernier avec Jean-Hubert Martin au Palazzo Fortuny à Venise. « Avec l’exposition « Academia qui es-tu ? », je reprends le principe de l’Académie de Platon, le cheminement qui transforme la connaissance en œuvre d’art », explique l’antiquaire-décorateur belge. Près d’un millier d’objets de tous les siècles, des plâtres du XIXe aux sculptures d’Anish Kapoor et Louise Bourgeois, devraient dialoguer entre eux.
Cette idée a tout autant guidé Luc Bellier. Jusqu’au 30 octobre, celui-ci orchestre des vis-à-vis vigoureux entre des œuvres d’Otto Dix, Max Beckmann ou Emil Nolde et des peintures de Lucian Freud, David Bomberg ou Frank Auerbach, toutes issues d’une même collection. « En France, on s’est noyé dans un verre d’eau en se demandant si la peinture devait être abstraite ou figurative, remarque le marchand. Les Anglais, comme les Allemands avant eux, sont allés droit au but. »
Coutumiers des off retentissants, les Kugel proposent enfin du 10 septembre au 7 novembre une quarantaine de bronzes de la collection du Prince de Liechtenstein. Une première à tous points de vu : cet ensemble de qualité muséale n’avait jamais été montré au préalable en France. Il n’avait pas plus été déployé jusque-là chez un marchand. « Il s’agit de la plus belle collection privée de bronzes anciens au monde, constituée sur 400 ans par une même famille », souligne Alexis Kugel. Parmi les pièces de cette exposition non commerciale, dont treize sont des achats récents de l’actuel Prince régnant, on remarque un noyau d’œuvres de Soldani-Benzi et surtout le buste d’adolescent de l’Antico.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°286 du 5 septembre 2008, avec le titre suivant : Des "off" à foison

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