Les Récollets dans l'attente

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 22 janvier 1999 - 391 mots

L’ancien squatt d’artistes Les Récollets, à Paris près de la gare du Nord, attend toujours une affectation. Deux projets sont en lice, mais les travaux de réhabilitation sont évalués à 100 millions de francs, de quoi faire réfléchir la Ville de Paris et l’État.

PARIS - Construit au début du XVIIe siècle, le couvent des Récollets, dans le Xe arrondissement de Paris, a connu bien des affectations. Après avoir abrité une communauté religieuse, un hospice, un hôpital, puis une école d’architecture, il a été désaffecté en raison de la vétusté des locaux. En 1991, habitants et artistes l’envahissaient, mais ils en étaient chassés un an plus tard par un incendie. Depuis, le bâtiment s’est dégradé, une toiture provisoire non étanche le protégeant mal des intempéries. Le ministère de l’Équipement, propriétaire du couvent, a confié une mission de réflexion à l’architecte et urbaniste Antoine Grumbach, qui évalue le coût des travaux de réhabilitation à 100 millions de francs. Plusieurs projets de réaffectation ont été avancés, dont un de “Cité européenne de la culture” et un autre, présenté par la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), de “Centre d’accueil de la création contemporaine”. Présenté par le philosophe Jean-Pierre Faye et soutenu par 25 associations et plusieurs personnalités, dont Henri Leclerc, président de la Ligue des droits de l’homme, le projet d’une Cité européenne de la culture se veut celui d’un grand espace public, “culturel, social et citoyen”. Il comprend trois pôles, explique Jean-Pierre Faye : un pôle recherche, un pôle interactif, en liaison avec des musées et organismes du monde entier, et un pôle centré sur la vie des quartiers et des associations. La maîtrise d’ouvrage du projet a été confiée à une filiale de la Caisse des dépôts et consignations, et son financement devrait être assuré par des dons de mécénat ou de fondations internationales.

Pour sa part, la Régie immobilière de la Ville de Paris propose de mettre en location 70 ateliers d’artistes pour ouvrir un Centre d’accueil de la création contemporaine. “Si la Ville de Paris veut faire de l’habitat locatif, elle possède suffisamment de bâtiments proches des Récollets”, critique Jean-Pierre Faye. L’État a proposé une fusion des deux projets. Le philosophe est d’accord, à condition que celui qu’il défend ne soit pas dénaturé, mais il demande surtout d’”arrêter l’inertie”. “Allons vite, car le bâtiment se dégrade”, prévient-il.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°75 du 22 janvier 1999, avec le titre suivant : Les Récollets dans l'attente

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