Textiles en fête

Les souvenirs historiques sont très prisés

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 5 février 1999 - 471 mots

Plusieurs représentants de musées (Jouy-en-Josas, Calais, Argenton-sur-Creuse) et de nombreux marchands étaient présents à Drouot, le 19 janvier, lors de la vente d’une collection de textiles organisée par l’étude Dumousset-Debureaux, assistée de l’expert Aymeric de Villelume. Les tapisseries, châles et souvenirs historiques ont obtenu les meilleurs résultats de cette vacation, qui a rapporté environ 1,2 million de francs.

PARIS - Sept mois après le succès de la vente Brocard, les 11 et 12 juin, qui avait réalisé un produit total de 3,7 millions de francs, l’étude Dumousset-Debureaux dispersait le 19 janvier un ensemble d’étoffes anciennes comprenant des tapisseries, des habits d’homme à la française du XVIIIe siècle, des souvenirs familiaux des Talleyrand, des châles et des dentelles. Les tapis et tapisseries ont enregistré les plus beaux résultats. Un tapis de Smyrne du XIXe siècle, à fond vieux rose et décor crème et vert de rinceaux géométriques, a été adjugé 100 000 francs à un marchand qui le destine au marché américain, amateur de pièces très claires. Un écran de feu, époque Louis XV, en bois ciré et sculpté, garni d’une feuille en tapisserie aux petits et gros points, laine et soie, à décor de chinoiserie représentant l’échoppe d’un marchand de soieries, a fait 45 000 francs. “C’est un prix important pour un écran de feu, explique l’expert Aymeric de Villelume. La feuille de tapisserie exécutée à la manière de Charles-Antoine Coypel, qui a réalisé de nombreuses tentures, s’est vendue comme un tableau”. Une tapisserie d’Aubusson d’époque Louis XV, laine et soie, à décor de jeux d’enfants sur fond de verdure, présentant des parties rapportées et des restaurations, a été adjugée 40 000 francs, tandis qu’une grande tapisserie aux petits et gros points, laine et soie, époque Louis XIV, à décor de concert galant, partait à 37 000 francs.

Succès également pour les habits d’homme, comme cette redingote d’Incroyable en velours orange rayé noir, une pièce rare de l’extrême fin du XVIIIe siècle, qui s’est vendue 42 000 francs. Un gilet époque Louis XVI en faille bleu ciel, brodé de fils d’argent, paillerons et soie polychrome, laçage dans le dos, présentant des cassures à la faille, a été adjugé 11 000 francs. “Les collectionneurs recherchent des habits complets en état neuf. Les pièces qui présentent des usures sont boudées par les clients”, poursuit Aymeric de Villelume. Les souvenirs familiaux des Talleyrand ont suscité l’enthousiasme des marchands et des collectionneurs. Un repose-pied en broderie de soie, époque Charles X, à décor héraldique Talleyrand avec la devise “Re que Diou”, provenant du château de Rochecotte en Indre-et-Loire, a été acheté 6 000 francs par la descendance. Cette pièce ainsi qu’une paire de livrées à la française des laquais du duc de Talleyrand-Périgord, fin XVIIIe-début du XIXe siècle, vendue également 6 000 francs, seront exposées dans un musée privé au château du Marais, dans l’Essonne.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°76 du 5 février 1999, avec le titre suivant : Textiles en fête

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