British Museum : des réformes avant la rénovation

Le musée va créer des réserves accessibles au public...

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 5 février 1999 - 569 mots

Le British Museum s’apprête à signer un accord avec BPG Solutions Consortium, pour transformer un bâtiment récemment acquis en réserves accessibles au public. De manière inhabituelle pour un musée anglais, le projet doit être financé par l’installation d’un hôtel de 256 chambres dans les étages et de boutiques au rez-de-chaussée.

LONDRES (de notre correspondant) - Sept millions et demi d’objets, mais à peine plus de trois millions exposés, tel est le problème auquel doit faire face le British Museum. D’autant que ses réserves sont dispersées aux quatre coins de Londres, dans les entrepôts de Hoxton, Kensington, Burlington Gardens et Bloomsbury, ce qui rend leur consultation difficile.

La possibilité de réunir presque toute la collection à proximité du musée s’est présentée en 1995, quand le Royal Mail a fermé et mis en vente son centre de tri de New Oxford Street. Le British Museum a alors acquis cet immeuble de 1967 pour 11,4 millions de livres sterling (un peu moins de 100 millions de francs), afin d’y créer des réserves visitables et un centre d’études.

Les trois premiers étages seront pourvus d’une surface de stockage dans la zone centrale du bâtiment et de salles de consultation tout autour. Le premier niveau abritera essentiellement des textiles, le second du matériel ethnographique, et le troisième les antiquités préhistoriques et romaines trouvées sur le territoire britannique. Le nouveau centre accueillera aussi une partie des antiquités égyptiennes, orientales et japonaises, ainsi que des gravures et des dessins, bien que la majorité des œuvres sur papier demeure dans le cabinet des estampes du musée. Enfin, les pièces les plus encombrantes – les bateaux de la collection ethnographique, par exemple – pourraient trouver place dans les profonds sous-sols du bâtiment.

Au rez-de-chaussée, où se trouve l’entrée, seront également ouverts un bar, un café et deux boutiques de luxe sous bail. D’autre part, trois étages supplémentaires seront ajoutés à l’ancien centre de tri, afin d’y loger un hôtel 3 étoiles.

Un accord complexe
L’entreprise s’est montée grâce à un accord financier complexe avec, conformément aux souhaits de l’ancien gouvernement conservateur, la participation d’un groupe privé. L’immeuble appartient au British Museum, mais l’essentiel des travaux de transformation est financé par BPG Solutions Consortium. En contrepartie, 35 % des espaces seront cédés au Consortium, qui les louera aux commerces du rez-de-chaussée et mettra à disposition de Granada – propriétaire de la chaîne Forte – les étages réservés à l’hôtel. Bovis Europe sera chargé des travaux de transformation et Parkes des baux.

Le British Museum financera l’aménagement intérieur des étages du centre d’études, grâce à une aide de 8,1 millions de livres (75 millions de francs) de l’Heritage Lottery Fund ; s’y ajoutera un million de livres (9,2 millions de francs) que la Clothworkers’ Foundation (Fondation des ouvriers du textile) alloue au centre d’études textile. Contre 3 millions de livres (28 millions de francs) par an payés par le musée, BPG Solutions Consortium se chargera de l’entretien de tout l’immeuble.

L’espace commercial du rez-de-chaussée reviendra au musée dans vingt-cinq ans et l’hôtel dans quarante ans. Le British Museum aura alors le choix entre deux solutions : soit louer ces espaces, soit les transformer en lieux de stockage supplémentaires, les trois étages de l’hôtel pouvant accueillir vingt-cinq années supplémentaires d’acquisitions.

En principe, le British Museum et BPG Solutions Consortium doivent signer le contrat définitif le 1er avril, et les travaux commenceront presque aussitôt. L’ouverture est prévue pour le début de 2001.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°76 du 5 février 1999, avec le titre suivant : Le musée va créer des réserves accessibles au public...

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