Séduction orientale

Un marché soutenu par les Tunisiens

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 19 février 1999 - 564 mots

Les tableaux orientalistes auront la vedette dans la vente d’art d’Orient organisée le 8 mars à Drouot par l’étude Tajan, assistée de l’expert Lucien Arcache. Seront également proposés du mobilier, des bijoux et objets de vitrine, de l’orfèvrerie, des armes orientales, ainsi que des manuscrits et miniatures. Un produit de 4 millions de francs est attendu de la dispersion de ces 380 lots.

PARIS - L’expert Lucien Arcache a réuni plus d’une centaine de tableaux orientalistes, au nombre desquels figure Femmes en blanc à la vénération du marabout (100-150 000 francs), de Louis-Auguste Girardot (1856-1933), datant de 1911, dont un tableau sur le même thème est conservé au Musée de Troyes. La vente organisée en novembre 1998 par l’étude Tajan comprenait une vingtaine d’œuvres d’Alexandre Roubtzoff (1884-1949), parties chacune autour de 20 000 francs. On en retrouvera une dans cette vacation, Fillette arabe voilée (100-120 000 francs), qui a pour décor la ville de Tunis. “Roubtzoff est à la mode depuis deux ans, en raison d’un engouement des collectionneurs tunisiens pour des tableaux représentant leur pays. Les Tunisiens sont également amateurs de portraits de bédouines”, explique l’expert. Également au programme, deux œuvres d’Edouard Edy-Legrand (1892-1970) : Sept jeunes Marocaines à l’heure du thé, une gouache sur papier collé sur carton (60-80 000 francs), et Marocaine en bleu (130 cm x 100 cm), une huile sur isorel représentant Goulimie (80-120 000 francs).

Jeunesse marocaine
Jeunesse Marocaine (120-150 000 francs), de José Cruz-Herrera (1890-1972), dépassera peut-être le record de 200 000 francs établi en novembre chez Me Tajan. À noter encore des œuvres de Louis Bauderon (XIXe siècle), Maurice Bompard (1857-1936), Maurice Bouviolle (1893-1971), Honoré Boze (1830-1908) et Matteo Brondy (1866-1944).

Parmi les meubles et objets d’art figurent trois belles pièces du XIXe siècle : un secrétaire syrien à cinq tiroirs et abattant, doté d’un élégant fronton et de trois niches à la partie inférieure (40-50 000 francs) ; une table de milieu syrienne avec un support central quadripode, dont le grand plateau à beau décor floral est incrusté de nacre, os et étain (15-20 000 francs) ; une console syrienne élégamment galbée à trois tiroirs, incrustée de nacre, os et étain, à fin décor géométrique et floral (60-80 000 francs). “Le beau décor figurant sur le dessus de la console a été conservé, ce qui est très rare”, souligne Lucien Arcache. Plus récent, un important lustre en laiton, haut de 1,95 m, en cuivre ajouré et verre, soutient six coupelles entourant une grande coupe en verre à garniture en laiton et cuivre repoussé à décor graphique arabe (40-50 000 francs). Plusieurs pendules seront proposées, dont une pièce importante en forme de mausolée en laiton ciselé, au corps cubique comprenant deux portes à double battant de chaque côté, le cadran numéroté et émaillé vert. Le dôme à huit quartiers est orné d’une fenêtre surmontant un cartouche décoré de proverbes en belle cursive arabe (20-30 000 francs). Pour les bijoux, un collier marocain en or, diamants et perles sur émail rouge (35-40 000 francs) et un pectoral kabyle (20-25 000 francs) sont à remarquer ; dans l’orfèvrerie, une aiguière ottomane en argent poinçonné, fin du XIXe siècle (30 00 francs), et plusieurs verseuses et confituriers ottomans poinçonnés. L’étude Tajan dispersera enfin une vingtaine de manuscrits et miniatures, dont une pièce du XIIe siècle (20-25 000 francs) et une partie d’un Coran du XIVe siècle (20-30 000 francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°77 du 19 février 1999, avec le titre suivant : Séduction orientale

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