Remous autour d’Arco

Les organisateurs affichent leurs divergences

Par Le Journal des Arts · Le Journal des Arts

Le 5 mars 1999 - 413 mots

Pour sa dix-huitième édition, du 11 au 16 février, Arco, la foire d’art contemporain de Madrid, a confirmé la bonne santé actuelle du marché. Pourtant, des tensions apparaissent à la tête de la manifestation.

MADRID - Les galeries espagnoles ont réalisé de bonnes affaires à Madrid, et les marchand étrangers ont bénéficié pour la première fois de ce bon climat. En revanche, le nombre de visiteurs (166 000) a diminué de 8,8 % cette année. Cette baisse volontaire est notamment due à l’augmentation du droit d’entrée, porté à 3 000 pesetas (120 francs), une décision prise par la direction de la foire à la demande des galeristes, qui craignaient que la marée humaine déferlant le week-end ne mette en péril certaines œuvres. Malgré ces bons résultats, Fermín Lucas, directeur de l’Ifema, l’institution publique organisatrice, a créé un vif émoi en dévoilant son projet d’intervenir dans la sélection des participants avec l’instauration d’un comité composé non seulement de galeries, mais aussi de critiques, d’historiens et de directeurs de musées. Les principaux marchands espagnols – Soledad Lorenzo, Helga de Alvear, Juana de Aizpuru, Estrany-de la Mota... – et étrangers – Giorgio Persano… – ont tenu une conférence de presse houleuse, au cours de laquelle ils se sont fermement opposés à Lucas. L’Ifema a également remis en question le travail de l’actuelle directrice d’Arco, Rosina Gómez-Baeza, qui estime pourtant que “la foire ne s’est jamais aussi bien portée”. Toutefois, Fermín Lucas nous a déclaré qu’il n’était pas dans son intention de destituer la directrice pour le moment.
L’atmosphère reste cependant tendue jusqu’à ce qu’une décision soit prise, à la fin de ce mois.
 
Nicolas Bourriaud, le commissaire de la participation française à Arco, semble avoir fait les frais de cette polémique et en a engendré une seconde. Il s’en est ouvertement pris au quotidien espagnol ABC, qui avait publié une interview dans laquelle il discréditait l’art contemporain espagnol et ses acteurs. Lors de la dernière conférence de presse, le critique français a lu une lettre démentant ses propos. Malgré un bon programme, la présence hexagonale – la France était le pays invité d’honneur – a été boudée par des Espagnols agacés de ce qui a été parfois qualifié d’“arrogance française”. En 2000, Arco mettra à l’honneur l’Italie. Achile Bonito Oliva, professeur et critique d’art, sera le commissaire de la participation italienne et procédera à la sélection des exposants avec le galeriste Giorgio Persano. Il souhaite également établir un dialogue entre les artistes espagnols et italiens.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°78 du 5 mars 1999, avec le titre suivant : Remous autour d’Arco

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