Art équestre

Sculptures animalières à Drouot

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 2 avril 1999 - 470 mots

Des sculptures de l’âge d’or de l’art équestre appartenant à un collectionneur privé seront dispersées à Drouot le 14 avril par l’étude Delavenne, Lafarge, dont plusieurs pièces importantes de Barye estimées 50 à 100 000 francs.

PARIS. Ils ont pour nom Barye, Frémiet et Mène. Ces trois grands artistes animaliers français seront à l’honneur à Drouot le 14 avril, dans la vente consacrée à l’âge d’or de l’art équestre par l’étude Delavenne, Lafarge. Le XIXe siècle est en effet l’époque des premières courses importées de Grande-Bretagne. Les pièces les plus importantes sont sans doute celles d’Antoine-Louis Barye (1796-1875), que Théophile Gautier avait surnommé “le Michel-Ange de la ménagerie” – l’artiste passait de longues heures au zoo de Vincennes pour étudier la morphologie des animaux. Le Cheval surpris par un lion, épreuve en bronze à patine verte nuancée de brun (55-60 000 francs), montre sa grande maîtrise de l’anatomie équestre. Un modèle semblable est conservé au Louvre, un autre au Metropolitan Museum of Art. Plusieurs sculptures sur ce thème sont passées en vente publique ces dernières années à New York, chez Christie’s principalement. Un Cheval surpris par un lion s’est vendu 17 000 dollars (86 900 francs) le 25 mai 1995, un autre 7 000 dollars le 11 février 1997. Thésée combattant le centaure (60 000 francs) est un sujet qui n’est pas non plus inconnu des observateurs du marché de l’art. Thésée combattant le centaure Bienor, un bronze patiné brun clair, a été adjugé 18 000 dollars par Sotheby’s à New York, le 12 février 1997. L’Amazone en costume Renaissance (95-100 000 francs) est en revanche une pièce rare en vente publique. “Barye a effectué pour cette sculpture un travail historique et de nombreuses recherches portant sur le Moyen Âge et la Renaissance, explique l’expert Valérie Plagnol. Ce sculpteur, très populaire de son vivant aux États-Unis, a vendu de nombreuses œuvres à des collectionneurs américains, dont certaines se trouvent aujourd’hui à la Walters Art Gallery de Baltimore.”

Frémiet et Gechter
Les œuvres de Pierre Jules Mène (1810-1879), telles le Vainqueur du Derby (50-55 000 francs) ou L’Accolade (20-25 000 francs), témoignent de ce même souci de vérité. Emmanuel Frémiet (1824-1910) et Jean François Théodore Gechter (1796-1844) étaient également réputés pour leur goût prononcé du détail, comme le montre l’Étalon cabré de Gechter (8-10 000 francs). Pierre Lenordez, qui a beaucoup fréquenté le monde hippique, sera présent à travers des portraits de chevaux vainqueurs de courses, estimés 15 000 à 30 000 francs. Parmi les œuvres du XXe siècle figurent des pièces d’Irenée Rochard, Françoise Naudet et Jean-François Leroy, dont on remarquera un bronze original à patine brune, La harde, numéroté et signé (30-40 000 francs). Cet artiste qui travaille pour les cristalleries de Baccarat a obtenu le Prix Édouard Marcel Sandoz en 1998, lors du Salon national des artistes animaliers.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°80 du 2 avril 1999, avec le titre suivant : Art équestre

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