Un musée qui prend son envol

Le Milwaukee Art Museum s’offre une extension signée

Le Journal des Arts

Le 16 avril 1999 - 412 mots

Le Milwaukee Art Museum vient de commencer d’importants travaux d’extension, qui donneront naissance, vers la fin de l’an 2000, à une annexe de 2 600 m². Conçu par l’Espagnol Santiago Calatrava, le projet évoque un oiseau aux ailes déployées, dans une symbiose rarement atteinte entre sculpture et architecture.

NEW YORK (de notre correspondant) - En bordure du lac Michigan, l’actuel Milwaukee Art Museum occupe un ancien monument aux morts, conçu en 1957 par Eero Sarinen et prolongé en 1975 par une première aile. La construction d’une nouvelle extension, qui vient de débuter, devrait s’achever d’ici la fin 2000, pour un coût de 50 millions de dollars (environ 304 millions de francs), rassemblés par des donateurs privés.

Dessiné par Santiago Calatrava, le bâtiment comprendra une galerie sur un niveau, en verre, ciment et acier, longeant le lac dans un cadre verdoyant. Au-dessus et la coupant perpendiculairement, une structure en forme de colonne vertébrale se déploiera en surplomb jusqu’aux rives, tel un grand oiseau au bec proéminent et aux ailes déployées. Elle servira de pont piétonnier entre le centre ville et les bords du lac. Là, une plate-forme parabolique pouvant accueillir un millier de personnes sera reliée à la structure aérienne par un mât d’une soixantaine de mètres. “C’est une symbiose, une infrastructure qui devrait rendre la visite du musée plus attrayante et insérer le musée dans la ville”, explique l’architecte.

Poursuivant la métaphore de l’oiseau, il a également prévu de fixer des ailes mobiles à cette passerelle : en se fermant et s’ouvrant, elles permettront de contrôler le flux de lumière pénétrant dans l’espace d’exposition. “J’ai déjà travaillé avec des parties et des structures mobiles. Autant que je sache, c’est la première fois qu’une sculpture aussi grande est réalisée”, précise Santiago Calatrava. Il y a six ans déjà, il avait exposé une sculpture mobile dans la cour du Museum of Modern Art, à New York. Intitulée Machine à ombres, cette structure évoquait une cage thoracique ou une main d’où s’échappaient une dizaine de lames en béton arrondies, ondulant grâce à l’énergie d’un moteur dissimulé. Le gigantesque pare-soleil du lac Michigan “fonctionne de la même façon, mais à plus grande échelle”, poursuit-il. L’ouverture de ce bâtiment-sculpture devrait donner une nouvelle identité architecturale au Milwaukee Art Museum et offrir un point de repère pour la ville. Ces 2 600 m2 supplémentaires lui permettront d’exposer ses grands formats et d’accueillir l’un des plus beaux fonds d’art populaire, des œuvres expressionnistes allemandes et de l’art décoratif américain.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°81 du 16 avril 1999, avec le titre suivant : Un musée qui prend son envol

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