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Vingt ans de réflexion pour l’Institut d’histoire de l’art

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 16 avril 1999 - 469 mots

En estimant que seuls 3 % des lycéens bénéficient d’un enseignement artistique, Claude Allègre reconnaît le retard français. Pour tenter d’y remédier, les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture annoncent des initiatives, de la sensibilisation aux images dès la maternelle à la création – enfin ! – d’un Institut d’histoire de l’art.

PARIS. La création d’un Institut national d’histoire de l’art (INHA) a été confirmée officiellement par Catherine Trautmann et Claude Allègre. Cette décision met un terme à de trop longues années d’hésitations, depuis le rapport d’André Chastel en 1983 jusqu’à la mission confiée à Michel Laclotte en 1994. Une association de préfiguration présidée par Alain Schnapp, professeur d’archéologie à Paris-I, a été créée pour servir d’interlocuteur à l’établissement public de maîtrise d’ouvrage chargé des travaux avant l’ouverture, prévue pour 2003 (vingt ans après le premier rapport !). Installé rue de Richelieu, dans les anciens locaux de la Bibliothèque nationale, cet institut accueillera des équipes de recherche et d’enseignement liées à l’histoire de l’art et venant d’universités parisiennes, de l’École des hautes études en sciences sociales, de l’École pratique des hautes études et de l’École nationale du patrimoine. L’institut sera doté d’une iconothèque et d’une bibliothèque de plus d’un million de volumes, provenant des fonds de la bibliothèque Jacques Doucet, de celles des Musées de France et de l’École nationale supérieure des beaux-arts. Le coût de l’investissement, qui s’élève à 331 millions de francs, est réparti entre les deux ministères (157,4 millions pour l’Éducation nationale, 173,6 pour la Culture). D’autres partenariats sont par ailleurs envisagés. Catherine Trautmann et Claude Allègre font aussi un pas vers le développement de l’éducation artistique dans le cursus scolaire français. Les ateliers d’expression artistique introduits par la réforme des lycées doivent venir compléter les options déjà existantes, ou pallier un manque certain dans les lycées professionnels et techniques. Placés sous la direction d’enseignants de l’établissement, des intervenants extérieurs, sélectionnés par une commission réunissant des représentants des deux ministères, seront chargés de leur animation. Toutefois, rien n’est encore prévu pour le financement d’un tel projet. Or, dans le passé, les vœux pieux ou les promesses électorales dans ce domaine ont toujours buté sur cet obstacle. La rue de Valois assurera également la formation initiale et continue des enseignants, tandis que les Directions régionales des Affaires culturelles (Drac) développeront un partenariat étroit avec les Instituts de formation des maîtres (IUFM) et favoriseront les stages dans les entreprises culturelles. L’enseignement supérieur n’est pas en reste, puisque les Drac apporteront leur concours à l’établissement des volets culturels dans les contrats quadriennaux des universités. Des écoles d’art – Amiens, Bourges, Marseille et Strasbourg, dès l’année prochaine – mettront en place des modules de sensibilisation à l’intervention en milieu scolaire. Pour le très jeune âge, enfin, les deux ministres comptent généraliser une éducation à l’image dès la maternelle.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°81 du 16 avril 1999, avec le titre suivant : Vingt ans de réflexion pour l’Institut d’histoire de l’art

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