L’Indice JDA Art 100

Progression de l’indice des plus fortes enchères

Par Jean-Marie Schmitt · Le Journal des Arts

Le 11 juin 1999 - 480 mots

Nous publions depuis le mois d’avril (JdA n° 81) un nouvel indicateur, l’Indice JDA Art 100, s’appuyant sur les résultats réalisés par 400 maisons de ventes aux enchères à travers le monde. Cet indice, élaboré par l’institut londonien Art Market Research, permet de discerner, mois après mois, les tendances de l’évolution du marché de l’art. Nous avons choisi ce mois-ci de comparer l’indice mensuel depuis novembre 1997 à l’indice agrégeant les enchères les plus élevées.

PARIS - Sur une courte période, l’évolution des indices de prix n’est pas très significative ; ou plutôt ne serait significative qu’en cas d’emballement dont le marché garde souvenir des effets dangereux. Sur ce point, les deux derniers mois montrent un léger accroissement, de 7673 à 7740, soit un peu moins de 1 %. Globalement, il n’y a pas d’inflation des cotes. Pourtant, quelques enchères records ont été prononcées à New York ces dernières semaines, dont certaines incorporées dans le dernier indice. Avec les réserves habituelles en matière de statistiques, il est intéressant de comparer la courbe d’évolution d’ensemble et celle des enchères les plus élevées. Ce deuxième indice, le TOP 10%, sur la période de novembre 1997 à mai 1999, présente une pente d’ensemble plus accentuée. L’indice général est passé de 5588 à 7740, soit 38 % de hausse en dix-huit mois ; dans le même temps, le TOP 10 % a grimpé de 6226 à 9985, c’est-à-dire de plus 60 %. L’écart est certes sensible, mais il ne semble pas encore caractériser un décrochage qui rendrait fortement divergentes la courbe de l’indice et celle des records. Pour s’en convaincre, il faudrait toutefois compléter l’analyse des prix par celle des chiffres d’affaires relatifs entre les meilleures enchères et les autres. En ce qui concerne les tableaux modernes, la nette progression de l’indice (de 3198 à 4914 ) entre 1997 et 1998 reflète la reprise générale du marché de l’art. “Elle  s’explique aussi par les bons résultats réalisés par les ventes publiques en mai et décembre 1998”, souligne l’expert Marc Blondeau.

Les derniers mois manifestent une divergence plus accentuée. De novembre 1998 à mai 1999, l’indice général est pratiquement stable (– 0,4 %), tandis que l’indice des plus fortes enchères a progressé de 10 %. Pendant les six mois précédents, l’indice général avait progressé  beaucoup plus que le TOP 10% (24 % contre 12 %), sans qu’il soit possible de l’attribuer à un rattrapage puisque le semestre novembre 1997-avril 1998 avait vu une progression équivalente ( 22,5 % et 23 %). Tout ce passe comme si, après une période d’expansion du marché dans les dernières années, à la fois par le volume et les prix – qui pourrait s’expliquer par l’arrivée de nouveaux enchérisseurs, en particulier américains –, on était entré dans une période de relative stabilité dont les opérateurs des ventes chercheraient à sortir vers le haut en relançant la promotion par les records.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°85 du 11 juin 1999, avec le titre suivant : L’Indice JDA Art 100

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