Milan salue Rome

Une exposition qui confronte deux collections du XVIIe siècle

Le Journal des Arts

Le 11 juin 1999 - 444 mots

Avec « Le XVIIe siècle romain. Du Caravage à Salvator Rosa », la Pinacothèque de Brera inaugure sa salle de la Passion. Fraîchement rénovée, elle abritera de petites expositions mettant en valeur des œuvres appartenant à la collection ou placées en dépôt.

MILAN (de notre correspondante) - Vingt-six toiles provenant du Musée du Capitole, à Rome, ont rejoint Milan jusqu’au 29 août. Choisies par les commissaires Maria Elisa Tittoni et Sergio Guarino, elles donnent tout son sens à une exposition qui entend mettre l’accent sur deux collections privées du XVIIe siècle, acquises par le pape Benoît XIV par l’intermédiaire du cardinal Silvio Valenti Gonzaga, véritable érudit et infatigable collectionneur. Ces deux ensembles, parmi les plus beaux de la Rome de cette époque, appartenaient respectivement aux marquis Sacchetti, ruinés à la suite de revers de fortune, et aux princes Pio di Savoia, qui voulaient exporter en Espagne leurs plus belles peintures. Le cardinal a acquis la plus grande partie de la première collection, dans laquelle se trouvaient des œuvres des Carrache, de Guido Reni et de Pierre de Cortone, et a “écrémé” la seconde avec un flair remarquable, en choisissant 126 peintures où figurent Le Baptême du Christ de Titien, ainsi que La diseuse de bonne aventure et le Saint Jean Enfant du Caravage. Le souverain pontife a ainsi sauvé de la dispersion deux magnifiques collections, et, en les exposant au Musée du Capitole, constitué en 1734, les a mises à la disposition des élèves de l’École de nu de l’Académie Saint-Luc installée dans le palais.

À Milan, ce choix de peintures du XVIIe siècle romain est confronté avec des œuvres des mêmes artistes conservées dans les collections de la Pinacothèque, un musée créé lui aussi au XVIIIe siècle pour répondre aux souhaits du souverain, et qui s’est développé en maintenant d’étroits contacts avec l’Académie des beaux-arts. Ainsi, La diseuse de bonne aventure du Caravage, provenant de Rome, est-elle rapprochée du Repas à Emmaüs. Il en est de même pour les œuvres d’Annibale Carrache, de Passerotti et du Guerchin. L’Autoportrait d’Annibale Carrache a été ressorti des réserves de la Pinacothèque pour être confronté au Saint François pénitent conservé à Rome. Les deux noyaux d’œuvres les plus importants sont ceux de Pierre de Cortone et de Guido Reni, mais il ne faut pas oublier pour autant le double portrait des Graveurs De Jode par Van Dyck, Herminie et les pasteurs de Lanfranco, et, pour clôre le parcours, les deux petites toiles de Salvator Rosa.

LE XVIIe SIÈCLE ROMAIN. DU CARAVAGE À SALVATOR ROSA

Jusqu’au 29 août, Pinacothèque de Brera, via Brera 28, Milan, tlj sauf lundi 9h-21h, samedi 9h-24h, dimanche 9h-20h, tél. 39 02 72 26 31.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°85 du 11 juin 1999, avec le titre suivant : Milan salue Rome

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque