Olivier Debré quitte la scène

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 11 juin 1999 - 257 mots

Debout, au cœur de la peinture, tout entier porté par cette sensation dont il a abondamment parlé, Olivier Debré est ici en train de travailler à sa dernière œuvre monumentale : le rideau de scène offert par LVMH au nouvel Opéra de Shanghai, une toile immense (22 x 14 m) inaugurée le 15 novembre. Le peintre s’est éteint à Paris six mois plus tard, le 1er juin, à l’âge de 79 ans.

Né le 15 avril 1920 dans la capitale, Debré expose ses premières toiles dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, avant de rejoindre les rangs de la Résistance. Il sera d’ailleurs décoré de la Croix de Guerre 39-45. Après le conflit et jusque dans les années soixante, il devient le peintre des “signes-personnages”, tableaux sur lesquels il déploie de grands aplats au couteau, dans une technique proche de celle de Nicolas de Staël. Il s’engage ensuite sur une voie plus fluide, plus lumineuse, celle des “signes-paysages”. Cette période correspond à un agrandissement des formats, jusqu’à renvoyer aux vastes panoramas qui l’inspirent, du Japon à la Norvège, du Texas jusqu’aux rives de la Loire. L’artiste, qui affectionnait tout particulièrement la Touraine – il travaillait souvent à Amboise –, avait fait don d’un ensemble de toiles au Musée des beaux-arts de Tours. Olivier Debré bénéficiait depuis longtemps de la reconnaissance de l’État : en 1987, Jack Lang lui avait confié la réalisation du rideau de scène de la Comédie-Française. Commandeur des Arts et des Lettres, il venait d’être élu, le 17 mars, à l’Académie des beaux-arts.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°85 du 11 juin 1999, avec le titre suivant : Olivier Debré quitte la scène

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