Gloire aux modernités !

Arles fête ses trente ans avec Lee Friedlander

Par Olivier Michelon · Le Journal des Arts

Le 2 juillet 1999 - 485 mots

Seize expositions, quatre soirées, un colloque, une table ronde, des stages... vont rythmer les XXXe Rencontres internationales de la Photographie (RIP) d’Arles qui affichent résolument comme titre, « Vive les modernités ! » Un invité de marque, Lee Friedlander.

ARLES - “La modernité est ce mouvement esthétique qui a touché toutes les formes d’expression depuis la moitié du XIXe et les modernités sont l’ensemble des mouvements nés dans les années 1910 qui ont permis à la photo de s’ouvrir continuellement aux nouvelles formes de l’art”, estime le directeur artistique, Gilles Mora. À partir de ce credo, il a bâti un programme d’expositions en trois volets, “l’expérimentation photographique : formes et visions”, “être de son temps : les voies du document”, et “la beauté”. Le premier volet offrira en particulier une réflexion sur les abstractions, menée par Alain Sayag (Centre Pompidou), avec des images de Brancusi, Drtikol, Hains, Kessels, Rodtchenko, Strand..., une autre sur l’Actionnisme viennois, et une présentation des travaux de Michaela Moscouw (“Icônomanie”), Florence Henri et Denis Roche. “Être de son temps” regroupera tout d’abord des artistes intéressés par l’“archivage photographique” : une rétrospective 1927-1974 de Walker Evans ; les monuments publics américains vus par Lee Friedlander, objet d’un livre lui aussi monumental ; les bâtiments industriels immortalisés par le couple allemand Bernd et Hilla Becher. Autre point fort annoncé, une monographie venue du Musée de l’Élysée, à Lausanne, “Rodtchenko : la femme enjeu”. Enfin, le dernier volet donnera la parole à un fidèle d’Arles, l’ancien conservateur de la BN, Jean-Claude Lemagny, qui rassemblera des artistes “s’interrogeant sur l’ombre, celle qui suggère l’épaisseur et l’espace”. La galerie parisienne Camera Obscura a la responsabilité des deux autres accrochages, qui présentent “le monde et l’éphémère” et une monographie sur Lucien Hervé, “l’ombre de l’architecte”.

Invité de marque, Lee Friedlander ouvrira les soirées de projection, le 8 juillet, au Théâtre antique. Un film retracera la diversité de son travail, des musiciens de jazz aux paysages du désert, en passant par son renouvellement des thèmes du nu, de l’autoportrait... Le lendemain, Gabriel Bauret se penchera sur l’histoire du magazine Harpers’ Bazaar, auquel il a déjà consacré une exposition à la Maison européenne de la photographie et un livre. Clément Chéroux et Sam Stourdzé montreront ensuite que la fameuse modernité n’a pas surgi sui generis, et que déjà à la fin du XIXe des amateurs se livraient à des “récréations photographiques” bien modernes avant la lettre. Enfin, last but not least, il reviendra à l’un des cofondateurs des Rencontres, Lucien Clergue, de clore ces soirées, en racontant ses “30 festivals”. Festival encore, chaque soirée sera aussi sonore, avec une partie musicale conséquente, Rythm & Blues, cabaret, et une surprise pour la fête du 11 juillet.

XXXe RENCONTRES INTERNATIONALES DE LA PHOTOGRAPHIE

Expositions 8 juillet-15 août. Soirées de projection du 8 au 11 juillet. Catalogue Actes Sud/RIP, 350 p., 250 F. Renseignements tél. 04 90 96 76 06. Internet : http://www.arles.org/rip/

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Gloire aux modernités !

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