Blois célèbre la dynastie Médicis

Le Journal des Arts

Le 2 juillet 1999 - 406 mots

Cent cinquante peintures, sculptures, dessins, tapisseries, armes, médailles, pierres dures, bijoux et autres pièces rares témoignent de l’exceptionnelle collection des Médicis, pour une exposition qui ne l’est pas moins.

BLOIS - Le mécénat n’est pas une invention moderne, loin s’en faut, comme l’illustre l’activité des Médicis, du XVe au XVIIIe siècle. La célèbre famille, qui règne sur Florence pendant plus de deux siècles, se pare du prestige des arts, amasse statues et médailles antiques, fait travailler les plus grands, à Florence (Michel-Ange, Cellini, Vasari, Botticelli) et ailleurs (Clouet, Rubens). Ainsi se constitue une exceptionnelle collection qui s’enrichit au fil des siècles, et dont l’intégrité a été protégée grâce au Pacte de Famille conclu en 1737 par la princesse Anne-Marie Louise avec les nouveaux héritiers, les Habsbourg-Lorraine, qui lègue de façon indissoluble les trésors des Médicis à la ville de Florence.

La cité florentine a bien voulu confier certains de ces trésors au château de Blois jusqu’à l’automne. Tout d’abord, pour évoquer cette longue dynastie, une galerie de portraits de la famille et de ses alliances – de l’étonnant portrait en pierres dures de Cosme Ier aux images solennelles de Bronzino – déploie tout un éventail de matières et de formes. Puis un parcours typologique souligne l’éclectisme de cette collection fondée sur la seule recherche du rare, de l’unique, véritable métaphore de la splendeur des Médicis : tapisseries et mosaïques florentines, médailles, peintures (Castiglione, Pignoni, Joss van Cleve...), antiquités romaines, art oriental, bronzes (Cellini, Piamontini, Foggini), vases en pierres dures, armes, ouvrages de glyptique.

L’Europe séduite
La préciosité des œuvres est une indication de la renommée qui entourait une telle collection et conférait à la famille un prestige allant bien au-delà de Florence. Témoignage de l’obédience des cours européennes à la suprématie de l’art, l’exposition s’ouvre sur la cassette en cristal de roche, argent et émail de Valerio Belli, offerte à François Ier par le pape Clément VII à l’occasion du mariage du futur Henri II et de Catherine de Médicis. En ce lieu hautement symbolique – rêve de François Ier que la culture italienne a marqué d’emblée de son empreinte –, Blois célèbre l’Europe à sa manière, avec ces trésors légués à la ville de Florence pour être mis à la “disposition de toutes les nations”.

LES TRÉSORS DES MÉDICIS

Jusqu’au 24 octobre, château de Blois, 41000 Blois, tél. 02 54 78 06 62, tlj 9h-20h (en juillet et août). Catalogue, Éditions d’art Somogy, 230 p., 99 F.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°86 du 2 juillet 1999, avec le titre suivant : Blois célèbre la dynastie Médicis

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