Cultura après TEFAF Bâle

La nouvelle foire réunira environ 80 marchands

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 27 août 1999 - 558 mots

TEFAF Bâle ne fêtera pas son cinquième anniversaire, le conseil d’administration de la European Fine Art Foundation ayant décidé en mars de ne pas poursuivre l’organisation de cette foire. Plusieurs marchands, dont le Suisse Miklos von Bartha et le Britannique Ben Janssens, soutenus par Messe Basel, prendront le relais. La nouvelle foire, baptisée Cultura, devrait réunir, du 12 au 21 novembre, environ 80 marchands dont 25 % seront des antiquaires spécialisés en antiquités classiques, égyptiennes et précolombiennes.

BÂLE - Pourquoi interrompre en pleine ascension une foire qui commençait à trouver un public et était devenue rentable depuis l’édition 1998 ? Le conseil d’administration de la European Fine Art Foundation aurait-il craint que la Foire de Bâle porte ombrage à celle de Maastricht, sa “sœur aînée” ? En 1998, TEFAF Bâle avait accueilli 16 000 visiteurs venus découvrir les stands des 115 exposants réunis au Messe Basel. La foire comptait dans ses sections phares consacrées à l’archéologie, à l’art oriental et précolombien, quelques-uns des meilleurs marchands au monde, comme Santo Micali (galerie Mermoz, Paris), Donati Arte Classica (Lugano) et les Royal Athena Galeries (New York). La European Fine Art Foundation reconnaît par l’intermédiaire de Cornelis Langhout, responsable des relations avec la presse, que “la foire ne perdait pas d’argent”. Le marchand bâlois Miklos von Bartha, qui, avec son confrère britannique Ben Janssens et le juriste suisse Bernard Hammer, a décidé de prendre en charge l’organisation de la manifestation à compter du mois de novembre, affirme de son côté que “la foire de Bâle était rentable, qu’elle gagnait plus d’argent que Maastricht après seulement quatre années d’existence. TEFAF Maastricht, elle, était en revanche en mauvaise posture il y a quatre ans”.

UBS parraine Cultura
Quelles sont donc les explications de ce retrait de la European Fine Art Foundation ? “Nous cherchions, en créant une foire à Bâle, à nous ouvrir aux marchands et collectionneurs d’Europe du Sud, italiens ou espagnols notamment. Or ces derniers n’ont pas répondu à notre appel. Nous voulions, en outre, créer une foire généraliste réunissant des antiquités et des tableaux français, espagnols et italiens. N’étant pas parvenus à atteindre les objectifs fixés, le conseil d’administration de TEFAF a décidé de ne pas poursuivre TEFAF Bâle”, explique Cornelis Langhout.

Cultura, la nouvelle foire, devrait réunir, du 12 au 21 novembre, environ 80 marchands. La section des antiquités classiques, égyptiennes et précolombiennes, reconnue comme principal point fort de la défunte TEFAF Bâle, sera encore étoffée. Elle devrait, selon Miklos von Bartha, accueillir une vingtaine d’exposants, dont Santo Micali qui maintient sa confiance aux nouveaux organisateurs. “Une foire a besoin d’une certaine durée pour s’imposer. Il faut aussi la faire connaître grâce à une intense publicité, qui avait été un peu négligée par TEFAF Bâle”, déclare le marchand d’art précolombien. Cultura devrait par ailleurs bénéficier du soutien financier d’UBS (Union de banques suisses, second groupe bancaire européen) qui parraine déjà ArtBasel depuis 1994. La section arts décoratifs et design du XXe siècle constituera un autre point fort de Cultura, les tableaux, tant modernes qu’anciens, étant un peu négligés. “Nous avons renoncé à développer la section des tableaux modernes afin de ne pas entrer en concurrence avec ArtBasel. Nous ne souhaitions pas, en outre, accueillir les marchands qui n’avaient pas été acceptés au sein de ce salon. Nous ne cherchons pas à vendre des mètres carrés, conclut Miklos von Bartha.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°87 du 27 août 1999, avec le titre suivant : Cultura après TEFAF Bâle

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