Pinault doute et redoute

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 10 septembre 1999 - 241 mots

François Pinault refuse de régler le montant de la statue égyptienne de Sésostris III dont l’authenticité est contestée par un égyptologue de renom. Une expertise judiciaire a été confiée à Christiane Desroches-Noblecourt et à un conservateur du Louvre.

PARIS. L’acquéreur de la statue égyptienne de Sésostris III, adjugée près de 5 millions de francs à Drouot en novembre, sort de l’anonymat. Il s’agit de François Pinault, qui a demandé début juillet une expertise judiciaire de la sculpture. Le patron de Christie’s a suspendu son paiement à la suite des doutes émis par l’égyptologue Dietrich Wildung. L’analyse pétrographique réalisée en avril, qui prouve l’origine égyptienne de la pierre, n’a pas rassuré François Pinault. Selon son avocat, Me Jean-Luc Gaüzère, “pour faire un bon faux, on choisit de préférence une pierre d’origine”. De plus, les comparaisons avec un autre Sésostris III du Brooklyn Museum à New York, faites par le professeur Wildung (lire le JdA n° 86), sont, d’après Me Gaüzère, “assez troublantes”. Une ordonnance datée du 17 août nomme deux experts : Christiane Desroches-Noblecourt, qui dirigeait le département des Antiquités égyptiennes du Louvre, et Elisabeth Delange, conservateur spécialiste du Moyen Empire, comme Dietrich Wildung. Me Olivier Coutau-Bégarie, commissaire-priseur de la vente, se réjouit de ce choix et “reste confiant dans la statue”. Mais pour Me Gaüzère, “l’avis de spécialistes américains est aussi indispensable”. Et quelles que soient les conclusions du rapport des égyptologues, François Pinault pourrait toujours demander l’annulation de la vente.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°88 du 10 septembre 1999, avec le titre suivant : Pinault doute et redoute

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