Un « must » américain

Onzième International Fine Art and Antique Dealers Show

Le Journal des Arts

Le 8 octobre 1999 - 556 mots

Soixante-dix sept exposants, en majorité étrangers, dont un très fort contingent d’Européens, sont attendus à New York pour cette onzième édition de l’International Fine Art and Antique Dealers Show, qui devrait attirer un plus grand nombre de visiteurs que l’an passé en raison du climat économique particulièrement favorable.

NEW YORK (de notre correspondante) - C’est en 1989, en plein boom du marché de l’art, au terme d’une folle décennie de prix extravagants et d’achats débridés, qu’est né l’International Fine Art and Antique Dealers Show de New York. Dès la première édition, les organisateurs ont tenté d’attirer les plus grands marchands et ont mis sur pied des “vetting commitees” – une nouveauté à l’époque pour les États-Unis – chargés d’examiner et d’authentifier les objets présentés. Si nombre de professionnels ont subi de plein fouet la récession des années quatre-vingt-dix, la foire organisée par Brian et Anna Haughton, forte de sa réputation, a réussi à se maintenir à flot. Le chiffre des 24 000 visiteurs atteint en 1998 – originaires d’Amérique du Sud, d’Europe, d’Asie et du Canada aussi bien que des États-Unis – devrait être dépassé pour cette 11e édition, qui accueillera 77 participants au Seventh Regiment Armory sur Park Avenue.

La foire réunit un important contingent de marchands étrangers, les Britanniques en tête (27, contre 31 Américains), suivis par dix Français, trois Belges, un Allemand et un Hollandais. Les exposants semblent satisfaits, à en juger leur fidélité au salon. “Le niveau s’améliore chaque année grâce à la qualité de plus en plus grande des objets”, souligne Khalil Rizk, directeur de la Chinese Porcelain Company. Parmi les nouveaux venus, parrainés par les habitués de la manifestation, figurent deux Londoniens, Agnew’s avec des tableaux anglais et Charles Ede avec des antiquités, tandis que le New-Yorkais Kenneth Rendell présentera des autographes et des manuscrits. L’arrivée de Carolle Thibaut-Pomerantz, marchand de papiers peints anciens à New York et Paris, et celle de Carlton Hobbs, spécialiste en décoration à Londres qui vend aussi du mobilier, pourraient témoigner de la volonté d’élargir la foire au design et aux arts décoratifs.

Une toile de Georges Rouault
Réputé pour ses antiquités, meubles et œuvres d’art antérieurs au XXe siècle, le salon propose aussi une large sélection de tableaux, comme cette toile de Georges Rouault, Les Juges, provenant directement de la famille de l’artiste, exposée chez Cazeau-de la Béraudière. Les visiteurs découvriront aussi un cadre de miroir en noyer d’origine flamande (Anvers, seconde moitié du XVIe siècle) chez Axel Vervoordt. Pour sa part, la galerie Chevalier a choisi deux paires de tapisseries des Gobelins (1682-1685), ainsi qu’une tapisserie millefleurs de Bruges (autour de 1520) portant les armoiries du cardinal Matthaus Lang von Wellemburg. Les arts décoratifs du XXe siècle seront représentés par les galeries Vallois, Philippe Denys et Ciancimino, qui présentera un paravent en ébène d’Eugène Printz.

Selon les organisateurs, le plus petit des stands coûte environ 7 500 dollars, qui ne couvrent ni les frais d’éclairage ni le mobilier. Les marchands bénéficient en revanche de la puissante machine promotionnelle des Haughton, seuls organisateurs de foires au monde à disposer de leurs propres bureaux de publicité à New York et à Londres. Leur campagne de communication très agressive, visant à promouvoir les marchands et la foire, comprend l’insertion de publicités dans les principaux périodiques et quotidiens et un site Internet à la disposition des clients.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°90 du 8 octobre 1999, avec le titre suivant : Un « must » américain

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