L’art Kongo en final

Dernier volet d’une trilogie chez Ratton-Hourdé

Le Journal des Arts

Le 17 décembre 1999 - 374 mots

Après s’être intéressée aux créations Bembé et Batéké, la galerie Ratton-Hourdé expose jusqu’au 30 janvier des objets d’art Kongo, dernier volet de la collection Robert et Raoul Lehuard.

PARIS. Une cinquantaine de statuettes, fétiches, masques, sifflets de chasseurs, amulettes, armes, vendus entre 25 000 et 300 000 francs, peuplent les vitrines de la galerie Ratton-Hourdé. La variété de ces créations, explique Raoul Lehuard, tient “à la diversité ethnique qui se répartit de la façade atlantique au pool Malebo, et du nord au sud entre les Vili, Woyo, Solongo, Boma et autres Lari”. Elles visent généralement à soumettre des forces religieuses, magiques, guerrières, politiques ou thérapeutiques. Les statuettes utilisées dans un but religieux faisaient l’objet d’un culte régulier ou ponctuel, alors que celles à vocation magique n’étaient mises en action que lorsque la nécessité se présentait. Les pièces à vocation judiciaire ou guerrière étaient généralement exposées à l’orée du village. “Destinées à identifier le coupable d’un méfait, elles sont souvent connues de la collectivité et produites le plus souvent lors d’un procès en sorcellerie”, poursuit Raoul Lehuard. Les forces les plus nombreuses sont cependant celles qui ont une fonction thérapeutique. Dans cette collection de pièces rassemblées au début de ce siècle par Robert Lehuard, puis depuis trente ans par son fils Raoul, figurent notamment des statuettes à vocation magico-religieuse en bois sculpté, avec ajouts de perles de verre, de coquillages, d’os et de pierreries, généralement de petite taille et formées de trois parties (tête, corps et jambes). Les objets de chasse – sifflets en bois ou en corne gravés de signes ou de dessins, trompes sonores en ivoire – visaient, eux, à attirer le gibier, tel ce sifflet miniature Kongo en bois, haut de 15 cm (20 000 francs) ou ce charme de chasse Vili en bois et corne (28 000 francs). À noter encore un remarquable masque, portrait de devin Woyo, en bois polychrome ocre, noir et jaune (250 000 francs), qui a été reproduit dans l’ouvrage Art Bakongo, les masques, publié en 1993, et un très serein masque aux paupières baissées de devin Vili.

L’ART DES KONGO DU BAS-ZAÁ?RE

Jusqu’au 30 janvier, galerie Ratton-Hourdé, 10 rue des Beaux-Arts, 75006 Paris, tél. 01 46 33 32 02, tlj sauf dimanche et lundi 10h30-13h et 14h30-19h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°95 du 17 décembre 1999, avec le titre suivant : L’art Kongo en final

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