Ventes aux enchères

ENTRETIEN

Pierre Cardin et Rémy Le Fur

Pierre Cardin Auction Art, Rémy Le Fur et associés, Paris

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 4 juin 2008 - 666 mots

« Privilégier le suivi de clientèle de A à Z »

Comment l’idée de vous associer vous est-elle venue ?
Rémy Le Fur : En novembre dernier, lors d’un dîner, je confie à un ami que je suis en train de remonter une maison de ventes, mais que je ne parviens pas à trouver des locaux. Pierre Cardin, qui était à ma table, se lève alors et dit…
Pierre Cardin : « Je le fais avec vous ! » Le lendemain, nous commencions la visite…

Quels types de ventes allez-vous organiser ? Où vont-elles se dérouler ?
R. L. F. : Auction Art est une maison de ventes généraliste qui propose des services dans tous les domaines de collection, en mettant l’accent sur la qualité et la provenance des œuvres. Les vacations de prestige auront lieu à l’Espace Cardin. Pour les ventes intermédiaires, nous irons à Drouot (je suis toujours actionnaire de l’hôtel des ventes).
P. C. : Étant propriétaire de plusieurs immeubles dans le 8e arrondissement parisien, dans le périmètre stratégique de l’Élysée, j’ai mis à la disposition d’Auction Art des bureaux situés 82, rue du Faubourg-Saint-Honoré et rue de Duras. Je dispose également de deux salles (1 000 m2) à Saint-Ouen, autre lieu stratégique, proche des Puces, qui constituent un emplacement alternatif pour les ventes courantes.

En dehors de l’apport des murs, en quoi consiste votre association ?
R. L. F. : Elle consiste en la synergie entre nos deux talents. Nous avons des participations financières croisées. Pierre Cardin est un partenaire financier important : il a donné son nom à la société de ventes.

Pierre Cardin Auction Art repose sur un seul marteau…
P. C. et R. L. F. : Une partie du capital est réservée et ouverte à de nouveaux entrants…

Quels sont les atouts d’Auction Art ?
R. L. F. : Nous avons opté pour une structure légère favorisant les rapports directs et permanents avec la clientèle. Cela nous permet de nous adapter à des demandes précises, lesquelles varient en fonction de la complexité de certains dossiers. En d’autres termes, je souhaite privilégier le suivi de clientèle de A à Z, de l’inventaire à la tenue du marteau. Mon métier me pousse à m’adapter sans cesse aux droits des familles, dans le cadre de successions ou de partages. Il est aussi beaucoup question d’arbitrage, de gestion de conflits de personnes où la dimension humaine et psychologique compte. Pour servir au mieux un client, je suis même prêt à l’emmener chez un concurrent, mieux placé que moi dans un domaine particulier et à un moment précis, afin d’obtenir le meilleur prix pour son objet, à Londres ou New York par exemple.

Pour cela, avez-vous un partenaire privilégié ?
R. L. F. : Je suis libre d’aller chez mes voisins du Faubourg ou avenue Matignon, ou encore rond-point des Champs-Élysées.

Quel est votre plan de développement ?
P. C. : Une fois que notre activité sera bien lancée sur le marché parisien, je pousserai fortement mon associé à faire des ventes en Chine où, fort d’une expérience de trente ans, mon nom et la marque Pierre Cardin sont largement connus. Je compte bien sur les rapports privilégiés que j’ai établis dans ce pays où je suis reçu comme un chef d’État pour implanter et développer Pierre Cardin Auction Art.

Que présentez-vous dans votre vente inaugurale du 17 juin ?
R. L. F. : La vente comprend un bel ensemble de mobilier XVIIIe conservé dans le pavillon de musique de la comtesse de Provence. [Citons] une table mécanique « à la tronchin » d’époque Louis XVI, estampillée Roentgen (est. 200 000 euros), et une trentaine de lots de la collection D. David-Weill parmi lesquels un bronze de la fin XVIe-début XVIIe, représentant Neptune, d’après Tiziano Aspetti (est. 60 000 euros). Je présente aussi un Portrait de M. Douglas Fitch enfant (1881) par Auguste Renoir, resté dans la famille jusqu’à ce jour, ainsi qu’une paire d’huiles sur toile, Le Soir et Le Matin (1746), signées Joseph Vernet (est. 250 000 euros chacun)

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°283 du 6 juin 2008, avec le titre suivant : Pierre Cardin et Rémy Le Fur

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