Creative industry

Comment aider les musées britanniques à gagner de l’argent

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 7 janvier 2000 - 492 mots

Pour le ministre anglais de la Culture,Chris Smith, le programme « Creative industry » est une « contribution essentielle » pour aider les musées. Une étude de la Museums & Galleries Commission a analysé les activités commerciales des institutions britanniques : si elles ont développé ce secteur, peu d’entre elles parviennent à générer des recettes dépassant 5 à 10 % de leur budget.

LONDRES (de notre correspondant) - Rares sont les musées britanniques qui ont réussi des opérations commerciales fructueuses, constate un rapport publié par la Museums & Galleries Commissions, qui attribue ces échecs aux “occasions perdues, à une mauvaise gestion due à des capacités professionnelles mal adaptées et à une culture repliée sur elle-même qui caractérise certains secteurs du monde des musées.”

Le programme  “Creative industry” a été lancé au mois de novembre. Les fonds alloués par le gouvernement se faisant de plus en plus rares, les musées y sont encouragés à trouver leurs propres financements. Préparée par AEA Consulting, l’étude analyse onze façons de gagner de l’argent, avec des études de cas sur des succès avérés. Mais elle en souligne aussi les limites. Les profits tirés de la vente et de la restauration, les deux activités les plus dynamiques dans ce secteur, n’ont pas suivi l’inflation de ces dernières années. Si, depuis les années quatre-vingt, les musées du Royaume-Uni développent leur secteurs commerciaux, peu d’entre eux parviennent à générer plus de 5 à 10 % de leur budget opérationnel de base.

Les projets des musées financés par la Loterie nationale, dont la plupart démarrent cette année, ont été étudiés : tous prévoient une amélioration des services – boutiques, cafés et restaurants, salles de conférences – mais craignent cependant de ne pas atteindre leurs objectifs commerciaux. Par ailleurs, les musées qui n’ont pas bénéficié de l’aide de la Loterie pourraient voir une diminution de leur fréquentation, face à la concurrence accrue d’institutions mieux soutenues financièrement. “Dans l’ensemble, les musées reconnaissent rechercher le juste équilibre entre culture et commerce, équilibre qui doit respecter et soutenir leur évolution sans nuire à leur rôle d’institutions à but non lucratif”, conclut le rapport. Rares sont les activités à but commercial entreprises uniquement en fonction de considérations financières ; elles visent généralement des objectifs plus conformes à la mission d’un musée. Mais ces liens doivent être analysés avec attention. “Les tensions naissent là où la relation entre ces objectifs et la nécessité financière n’est pas clairement définie”.

La force d’intervention du programme mis en place par le ministère de la Culture a publié un rapport séparé : “Les exportations : notre potentiel caché”. Au Royaume-Uni, le chiffre d’affaires annuel des “creative industries”, qui emploient 1,4 million de personnes, est de 60 milliards de livres sterling, soit 4 % du produit national brut. Les exportations se montent à 8 milliards de livres. Parmi les moyens proposés par le rapport et étudiés par le gouvernement pour augmenter ce chiffre, des dégrèvements d’impôts qui encourageraient le développement des projets.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°96 du 7 janvier 2000, avec le titre suivant : Creative industry

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