Du sud au nord

Montréal présente 270 œuvres d’art mexicain

Le Journal des Arts

Le 21 janvier 2000 - 417 mots

En 270 œuvres représentant cinquante artistes, le Musée des beaux-arts de Montréal retrace un demi-siècle d’art mexicain, de 1900 à 1950. Insistant sur l’influence du modernisme européen et de ses diverses avant-gardes jusqu’aux Surréalistes, l’exposition met l’accent sur la dimension cosmopolite de cet art, peu représenté dans les musées canadiens.

MONTRÉAL (de notre correspondant) - La diffusion de l’art mexicain vers le nord du continent américain s’était arrêtée à la frontière du Canada : on ne compte guère de chefs-d’œuvre modernes venus du Mexique dans les musées canadiens, et les expositions ne sont pas légion. L’inverse n’est pas moins vrai. Alors que le Musée d’art moderne de Mexico vient de présenter 76 paysages postimpressionnistes et symbolistes du Groupe des Sept, le Musée des beaux-arts de Montréal accueille la plus grande exposition d’art moderne mexicain depuis quarante ans. Avec 270 œuvres de cinquante artistes, “L’art moderne mexicain 1900-1950” constitue plus qu’une introduction générale, elle affine la connaissance de cet art en soulignant son caractère cosmopolite, plutôt que son côté nationaliste et révolutionnaire.

Révolution, puis Renaissance
La première partie souligne l’influence du modernisme européen sur l’œuvre de Diego Rivera, Saturnino Herrán, Fernando Leal, Roberto Montenegro, Fermín, Revueltas et de quelques autres, pendant les années entourant la Révolution mexicaine de 1910. Viennent ensuite des tableaux, dessins et esquisses de la “Renaissance mexicaine”, avec une vidéo documentaire montrant les grands muraux de José Clemente Orozco, David Alfaro Siquieros et Diego Rivera, réalisés dans le cadre de la politique d’éducation du gouvernement. Une troisième partie présente le mouvement graphique centré autour du Taller de la Gráfica Popular (Atelier populaire d’art graphique), et retrace la naissance de la photographie moderne en tant que forme artistique dans les œuvres de Tina Modotti, Manuel et Lola Alvarez Bravo... Leur choix a été effectué par le conservateur de la Photographie, Ann Thomas. Les dernières salles couvrent la fin des années trente et les années quarante, avec les surréalistes et les métaphysiciens : Rufino Tamayo, María Izquierdo, Kahlo, Carlos Mérida, Manuel Rodríguez Lozano, Emilio Baz Viaud... Après Montréal, “L’art moderne mexicain” sera présenté à la National Gallery d’Ottawa, du 25 février au 17 mai.
Dans le même temps, l’exceptionnelle exposition “Triomphes du Baroque”, présentée à Turin pendant l’été (lire le JdA n° 86, 2 juillet 1999), fait étape à Montréal.

- L’ART MODERNE MEXICAIN 1900-1950, jusqu’au 6 février, Musée des beaux-arts 1379-1380 rue Sherbrooke Ouest, Montréal, tél. 1 514 285 2000, tlj sauf lundi 11h-18h.
- Voir aussi TRIOMPHES DU BAROQUE, L’ARCHITECTURE EN EUROPE, 1600-1750, jusqu’au 9 avril.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°97 du 21 janvier 2000, avec le titre suivant : Du sud au nord

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque