Rome : l’art contemporain entre en gare

Le Journal des Arts

Le 4 février 2000 - 453 mots

Au printemps, l’aile Mazzoni de la gare Termini, à Rome, accueillera le premier « musée temporaire » italien entièrement consacré à l’art contemporain. Cette singulière expérience pilote, qui durera trois ans, est le fruit d’un accord signé par la ministre de la culture, Giovanna Melandri, et l’administrateur délégué des Chemins de fer nationaux, Giancarlo Cimoli. Des expositions s’étaient déjà tenues dans ce vaste espace, notamment la dernière édition de la Quadriennale.

ROME (de notre correspondant) - L’aile Mazzoni de la gare Termini, qui longe la via Giolitti, est demeurée fermée au public pendant des années. Sa réhabilitation et sa restructuration sont aujourd’hui sur le point d’être achevées, à l’occasion du Jubilé, avec plus de 7 000 m2 d’espaces monumentaux destinés aux services d’accueil. Le projet d’origine est l’œuvre de l’architecte Angiolo Mazzoni, qui avait été chargé en 1925 d’agrandir la vieille gare pontificale, devenue totalement inadaptée. Après une longue étude et de nombreuses modifications, les travaux ont démarré le 3 février 1939. À la fin de la guerre, les deux ailes de la gare étaient presque terminées.

Le “musée temporaire”, à l’étage supérieur de l’aile Mazzoni, sera géré par la Surintendance spéciale pour l’art contemporain, en accord avec la société Grandi Stazioni (grandes gares). Il accueillera une cinquantaine d’œuvres des trente dernières années, provenant des réserves de la Galerie nationale d’art moderne et destinées au futur Centre pour les arts contemporains qui ouvrira dans les anciennes casernes de la via Guido Reni. Des œuvres majeures et de grandes dimensions y seront exposées, comme le Grand mur panoramique vibrant de Jesús Rafael Soto, lauréat du Grand prix de la Biennale de Venise en 1964, la Chambre stroboscopique de Davide Boriani (1965-1967), et deux ou trois créations environnementales de Pino Pascali. Une vingtaine d’autres sont signées d’artistes déjà confirmés et “historiques”, comme Schöffer, Zorio, Paolini, Fabro, Pistoletto, Gnoli, Agnetti, De Dominicis, Nunzio, et la trans-avant-garde de Chia, Cucchi, De Maria, Paladino et Clemente (une fresque). Les plus jeunes seront représentés par des photographies de Stefano Arienti et Monica Carocci, la Glycine (1997) d’Eva Marisaldi, le Marc Aurèle (1994) de Giuseppe Ducrot et Sans titre (1994) de Vanessa Beecroft. Y figureront aussi des travaux très récents de Pintaldi, Galliano, Laplante, Merlino, Ciracì, Rondinone, Cavenago, Lambri, Airò, Moro... Neuf grandes sculptures de Lorenzo Guerrini, Umberto Mastroianni et Pietro Consagra seront réparties dans la gare, qui deviendra, selon Giancarlo Cimoli “un lieu de culture et de beauté” pour les 500 000 personnes qui la fréquentent chaque jour.

La question du billet d’entrée, que Giovanna Melandri voudrait gratuit en instaurant des formules de financement alternatives, n’a pas encore été résolue. Le projet devrait s’étendre bientôt à Milan et à Naples et, au total, à treize grandes gares ferroviaires italiennes.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°98 du 4 février 2000, avec le titre suivant : Rome : l’art contemporain entre en gare

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