Bellanger après Cailleux

L’antiquaire s’installe faubourg Saint-Honoré

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 3 mars 2000 - 535 mots

Patrice Bellanger quitte le boulevard Saint-Germain, où il était installé depuis près de vingt ans, pour les anciens locaux de la galerie Cailleux qui a cessé son activité. Aux côtés des sculptures européennes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, sa spécialité, il présentera quelques dessins et tableaux.

PARIS - Au 136 rue du faubourg Saint-Honoré, les huiles de Fragonard et de Boucher ont cédé la place aux sculptures de Carrier-Belleuse, Carriès et Marin. La mythique galerie Cailleux, créée au début du siècle, abandonne les lieux à Patrice Bellanger, qui quitte son espace moderniste de 120 m2 au 198 boulevard Saint-Germain, où il était installé depuis 1981, pour un intérieur cossu de 250 m2. “Je cherchais plus à quitter le boulevard Saint-Germain, qui est devenu le haut lieu de la “fringue”, qu’à m’installer faubourg Saint-Honoré, précise l’antiquaire. Je connais bien les propriétaires de la galerie Cailleux dont j’admire le passé, la tenue et la réputation. Notre façon de travailler, en contact avec de grands amateurs et des conservateurs et non avec des décorateurs, laissant peu de prise à l’air du temps, nous rapprochait”.

Il a préféré conserver une galerie sur rue pour offrir aux collectionneurs la liberté de venir visiter les lieux à tout moment sans rendez-vous. Cette option lui permet en outre de renouveler sa clientèle, en incitant un passant – potentiel client – à en franchir le seuil. “Les antiquaires spécialisés dans les sculptures sont très peu nombreux, remarque Patrice Bellanger. Il y en a quatre ou cinq à Paris, deux ou trois  à New York et trois ou quatre à Londres. C’est un tout petit monde. Mes clients sont des gens de tous âges et de milieux socio-professionnels très variés, professions libérales (médecins, dentistes, avocats) ou entrepreneurs”. Il devrait continuer d’organiser à échéance régulière des expositions, à l’image de celles centrées sur Jean-Joseph-Marie Carriès ou Joseph-Charles Marin qui ont eu lieu ces dernières années, mais il refuse de multiplier les foires, préférant se limiter à la Biennale. “Je ne suis pas un forain, plaide-t-il. Je préfère privilégier ma galerie en y organisant des expositions”. L’antiquaire présentera au rez-de-chaussée, dans un bureau-bibliothèque accessible aux visiteurs, des sculptures néoclassiques de Charles Despiau et Alfred Janniot. À l’étage,  dans deux grandes pièces seront réunies des terres cuites, marbres et plâtres européens des XVIIe et XVIIIe siècles, quelques dessins de sculpteurs et des tableaux allégoriques dans la même veine qu’une huile de Thomas Blanchet (1614-1689) cédée au Musée de Lyon.

L’éventail des pièces proposées est large, débutant avec des œuvres vendues quelques dizaines de milliers de francs, comme le Martyre de sainte Cécile (40 000 francs), un bas-relief en plâtre des années 1860, travail préparatoire à un bronze édité pour la cathédrale d’Albi. Non loin trône un buste du comédien Préville incarnant Figaro à la scène par Lucas de Montigny, ainsi qu’une statue de l’intendant Aubert Tourny qui fut administrateur de la ville de Bordeaux (500-600 000 francs). “Ce dernier projet a été conçu comme une œuvre préparatoire à la sculpture qui orne la place Tourny, à Bordeaux. C’est la première pensée, le premier jet du sculpteur”. Également remarquable, une adaptation d’un gladiateur à l’antique par Michel Sigisbert, le frère aîné de Claudion Lambert (700 000 francs).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°100 du 3 mars 2000, avec le titre suivant : Bellanger après Cailleux

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque