Un bon cru 99

Sotheby’s et Christie’s en hausse

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 17 mars 2000 - 366 mots

La bonne santé de l’économie sourit aux deux géants mondiaux, Christie’s et Sotheby’s, dont les résultats ont nettement progressé en 1999. Ils terminent ex-aequo avec 2,3 milliards de dollars de produit (15,8 milliards de francs), suivis par Phillips avec 140 millions de livres sterling (1,5 milliard de francs).

PARIS - Ironie des chiffres. Au moment même où les deux leaders sont accusés d’avoir contrevenu à la loi antitrust américaine en fixant de concert le tarif de leurs commissions, Christie’s et Sotheby’s annoncent des produits de ventes identiques. Sotheby’s connaît la plus forte progression ( 16 % par rapport à l’année précédente) avec 2,3 milliards de dollars de ventes (15,8 milliards de francs), son résultat le plus élevé depuis 1990. Les œuvres impressionnistes et contemporaines ont enregistré leurs meilleurs résultats depuis 1990, ainsi que quelques très fortes enchères, dont Femme assise dans un jardin de Picasso qui s’est envolée à 49,5 millions de dollars. Celles d’art contemporain, organisées au mois de novembre à New York, ont obtenu à elles seules 70 millions de dollars de produit.
Christie’s a réalisé les meilleures ventes de son histoire, en hausse de 15 % par rapport à 1998. Plus surprenant, le total des ventes en Europe (1,1 milliard de dollars, 20 %) dépasse celui des États-Unis (1 milliard de dollars, 9 %). Cette vigueur du marché européen s’explique surtout par le poids de la place londonienne, où a été dispersée la collection Rothschild (57,7 millions de livres sterling), mais aussi par celui de Genève pour les ventes de bijoux, et de Monaco où le mobilier de la collection Akram Ojjeh a totalisé 220 millions de francs. Un signe encourageant pour le Vieux Continent, à l’heure où deux des principaux auctioneers mondiaux se retrouvent dans les mains d’hommes d’affaires français. L’art moderne a également dopé les ventes de Christie’s, celles d’art du XXe siècle progressant de 7 % et celles de tableaux impressionnistes et postimpressionnistes de 8 %. L’année a également été exceptionnelle pour les maîtres anciens, dont le produit a augmenté de 42 %, à 181 millions de dollars (1,2 milliard de francs).
Les deux auctioneers terminent loin devant le challenger Phillips, qui ne totalise que 1,5 milliard de francs d’enchères.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°101 du 17 mars 2000, avec le titre suivant : Un bon cru 99

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