Quand la gratuité rapporte...

Par Martin Bailey · Le Journal des Arts

Le 14 avril 2000 - 371 mots

Le secrétaire d’État à la Culture britannique Alan Howarth a octroyé des licences d’exportation à quinze tableaux baroques italiens qui seront légués par Sir Denis Mahon à la Pinacothèque nationale de Bologne et à la National Gallery of Ireland. Un bienfait n’est jamais perdu : des dons substantiels seront faits au National Art Collections Fund, notamment 1,6 million de dollars émanant d’une association caritative bolonaise.

LONDRES (de notre correspondant) - Même si onze licences auraient dans tous les cas été accordées, la Vierge au moineau du Guerchin, Saint François consolé par un ange et une Sibylle de Guido Reni, les trois tableaux de Sir Denis Mahon destinés à la Pinacothèque nationale de Bologne, ainsi que Jacob bénissant les fils de Joseph du Guerchin, qui reviendra à la National Gallery of Ireland, ont été jugés suffisamment importants pour passer devant la Commission d’exportation des œuvres d’art. Mais le collectionneur et historien de l’art ayant décidé de léguer une grande partie de sa collection à des musées britanniques (lire le JdA n° 88, 10 septembre 1999), les licences pour Bologne et Dublin ont été octroyées sans ouvrir la procédure et le délai habituels permettant à des acheteurs britanniques de se porter acquéreur. Un geste sans précédent.

Alan Howarth a annoncé “qu’en reconnaissance de la générosité de Sir Denis, deux associations caritatives liées à ces musées ont convenu de faire des dons au National Art Collections Fund, respectivement 1,6 million de dollars et 100 000 livres sterling”. Selon nos informations, la donation de Bologne sera faite par la Fondation Cesare Gnudi, une association caritative bolonaise portant le nom d’un ancien surintendant d’Émilie-Romagne et soutenue par des entreprises locales ; celle de Dublin émanera de Sir Denis lui-même, par le biais du British Fund for the National Gallery of Ireland.

Cinquante-huit tableaux, d’une valeur de 20 millions de livres sterling, doivent aller dans six musées britanniques. Après la disparition de Sir Denis, leur propriété sera transférée au NACF, qui les repartira ensuite entre différents musées désignés par le collectionneur, sous réserve que l’accès à ces institutions demeure gratuit (les œuvres y sont actuellement en dépôt). M. Howarth a précisé que la condition de Sir Denis portant sur la gratuité  avait reçu “l’appui chaleureux du gouvernement”.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°103 du 14 avril 2000, avec le titre suivant : Quand la gratuité rapporte...

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