Courrier des lecteurs

Dépôts calédoniens

Le Journal des Arts

Le 12 mai 2000 - 321 mots

À la suite de notre article « Pillages : l’Icom publie une liste rouge » (JdA n° 103), nous avons reçu une lettre de Roger Boulay, chargé de mission au Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie.

Vous donnez quelques informations concernant la procédure de dépôts mise en place par le Centre Tjibaou à Nouméa. Je me permets de rappeler les informations suivantes, étant, avec E. Kasarhérou, à l’origine de cette mise en œuvre. Dès le lendemain de l’exposition “Patrimoine kanak”, dont j’étais le commissaire (Nouméa-1990, Paris-1991), nous avons lancé cette procédure de dépôts longue durée pour le Musée territorial de Nouvelle-Calédonie. Nous l’avons reprise pour le Centre culturel en 1998.

Ces dépôts ou prêts ne viennent pas seulement de musées français mais aussi de collections suisses (Museum der Kulturen de Bâle), allemandes (Stuttgart et Francfort) et australiennes (Australian Museum of Sydney). Ils sont consentis par périodes de trois ans renouvelables (et non pour dix ans, ainsi que vous le dites). L’idée étant d’assurer le roulement le plus rapide de ces œuvres, compte tenu, vous le soulignez, du coût assez élevé de l’opération. Il est loin d’être aussi impressionnant que vous le suggérez. Ce type d’opération ne peut fonctionner, on le comprendra aisément, que sur la base des inventaires des collections, que, dans bien des cas, nous avons dû réaliser nous-mêmes. Les sélections, très fines, qui sont effectuées ne peuvent se faire sur des critères par trop évasifs car ces dépôts concernent des objets considérés comme importants pour le patrimoine kanak. Ils doivent renvoyer à certains noms ou épisodes de l’histoire locale et être choisis comme complémentaires des collections montrées en Nouvelle-Calédonie même. J’aimerais souligner combien les opérations de ce genre menées sur le long terme et en parfaite collaboration avec les institutions locales, sur la base de leurs demandes et non de nos propositions, se sont révélées très bénéfiques dans les relations qu’elles amènent à nouer entre tous les partenaires.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : Dépôts calédoniens

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