Côté Cour, côté Jardin

Le Journal des Arts

Le 12 mai 2000 - 333 mots

Les commissaires-priseurs ont obtenu du Tribunal de grande instance (TGI) de Paris deux décisions importantes mais sans grande surprise.

PARIS - Sans surprise, le TGI de Paris a débouté les héritiers du banquier Jean-Marc Vernes qui souhaitaient obtenir l’annulation et le remboursement de la vente du Jardin à Auvers. Adjugé 55 millions de francs par Mes Binoche et Godeau en 1992, l’authenticité de ce tableau de Van Gogh avait été mise en doute à partir du printemps 1996 et n’avait pu être revendu en décembre. Arguant de ce fait d’une erreur sur une qualité substantielle de l’œuvre, les conclusions du bâtonnier du Granrut n’ont pas été suivies. Le tribunal a tranché : “La forme de suspicion née et entretenue postérieurement à cet achat ne saurait en soi tenir lieu de preuve à l’existence d’un vice capable de commander l’anéantissement en l’espèce recherché.” Une annulation “que seule serait susceptible d’entraîner une démonstration convaincante de l’absence de vérité alléguée.” Mais “les avis donnés par des amateurs, collectionneurs ou sachants” ne sont que des “opinions, certes exprimées au terme d’enquêtes consciencieuses”, et non des “certitudes”, sans force probatoire. L’authentification du Laboratoire des Musées de France a donc pesé de tout son poids face aux doutes émis en particulier par le chef du service des Arts du Figaro, Jean-Marie Tasset, par ailleurs poursuivi en diffamation par Me Binoche. Mais le commissaire-priseur n’a cette fois pas obtenu gain de cause. La chambre de la presse a déclaré l’action irrecevable devant la juridiction civile, “mais a tenu à aborder le fond en flétrissant la conduite de M. Tasset” précise Me Rappaport, avocat de Me Binoche. Face à N@rt, les commissaires-priseurs ont gagné une des dernières batailles de la fin indéfiniment annoncée de leur monopole, “toujours en vigueur”, comme l’a inévitablement rappelé le tribunal. Tombée au champ d’honneur de la “Net-économie”, la société s’est promptement relevée en décidant de placer l’ensemble de ses ventes aux enchères en ligne à destination des acheteurs français sous la responsabilité d’un commissaire-priseur... Me Binoche.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°105 du 12 mai 2000, avec le titre suivant : Côté Cour, côté Jardin

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