Dessins en hausse

Rares chefs-d’œuvre

Le Journal des Arts

Le 8 septembre 2000 - 532 mots

Le marché des dessins anciens connaît depuis 1998 un fort mouvement de hausse conforté par la raréfaction des chefs-d’œuvre. Les feuilles italiennes du XVIe siècle du Gerchin et de Guido Reni sont parmi les plus demandées. Les écoles françaises du XVIIe siècle sont, elles aussi, très à la mode. Les grands maîtres du XVIIIe siècle comme Boucher, Fragonard, Watteau, Natoire, très appréciés, se vendent jusqu’à plusieurs millions de francs. Les scènes galantes et les pastorales XVIIIe sont, en revanche, nettement moins cotées tout comme les œuvres de certains artistes du XIXe siècle tel Paul Baudry ou Pierre Puvis de Chavannes (20 000 à 50 000 francs). Les dessins modernes se sont, eux aussi, fortement enchéris depuis deux ou trois ans, particulièrement les pastels et gouaches nettement plus prisés que les encres de Chine, lavis ou crayons. En tête Picasso, Matisse et Léger. Les feuilles du peintre de Guernica partent à des prix cinq à six fois plus élevés qu’il y a cinq ans. La plupart des dessins de la collection Dora Maar ont ainsi décuplé leurs estimations comme Le Portrait de Dora Maar de profil enlevé à 3,2 millions de francs en octobre 1998. Les feuilles de Matisse sont moins chères : ses portraits se négocient à partir de 150 000 francs, ses nus féminins de 200 000 à 500 000 francs. De façon générale, la cote des dessins de grands maîtres suit la courbe ascendante de leurs peintures. Quelques grands noms demeurent cependant encore sous-évalués comme Maximilien Luce, Raoul Dufy ou André Dunoyer de Segonzac.

Épisode de la vie de Charlemagne, par Taddeo Zuccaro (vers 1560, galerie de Bayser) [2]
Ce dessin montrant Charlemagne signant la donation de Ravenne à l’Église a été réalisé vers 1560 au moment où Taddeo Zuccaro fut engagé au service de Pie IV, le Milanais Giovanni Angelo de Medici, qui avait appelé à lui les frères Zuccaro pour décorer le palais papal de l’Aracoeli.

Un ange et trois personnages auprès d’un arbre, par Odilon Redon [1] (vers 1905-1910, galerie Berès)
Ce pastel éclatant de couleurs, réunissant des figures singulières dont un personnage assis interrogeant une sorte de sphinx ou de pythie grecque, est probablement une esquisse pour une huile intitulée, La Grotte des prêtresses, conservée au Musée de Kamakura au Japon.

Érudit
SAM FOGG. C’est la première fois que je participe à la Biennale afin d’y présenter divers manuscrits et livres anciens tel que les Commentaires sur Les Églogues, Les Géorgiques, et L’Énéide de Virgile de Servius Honoratus (IVe siècle), manuscrit réalisé pour le duc de Milan vers 1478-1479. Les enluminures sont signées Ambrogio da Marliano et Maître Hippolyte.

Flamboyant
Alexandre REZA (REZA-GEM). Nous voulions être présent à cette Biennale de l’an 2000. L’une des parures maîtresses exposée est un feu d’artifice de saphirs (488 carats) et brillants (205 carats). Nous l’apprécions particulièrement pour la limpidité, la qualité des saphirs et le travail de joaillerie.

Galant
DEREK JOHNS. Parce que la Biennale a une réputation établie, pour la qualité des pièces présentées et des visiteurs, nous avons décidé d’y participer, en espérant rencontrer de nouveaux clients. Parmi nos toiles les plus importantes se trouve une paire de tableaux de Jean-Baptiste Joseph Pater, pièces maîtresses du XVIIIe siècle français.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°110 du 8 septembre 2000, avec le titre suivant : Dessins en hausse

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