Lille accueille les créations africaines

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 8 septembre 2000 - 513 mots

Jusqu’en décembre, l’Afrique s’installe dans les principaux lieux culturels et espaces urbains de la métropole lilloise. Avec son programme « L’Afrique en créations », l’AFAA (Association française d’action artistique) sous la tutelle du ministère des Affaires étrangères, propose au public un panorama de la création contemporaine africaine, notamment dans le domaine des arts plastiques.

LILLE - Reposant sur le concept de commandes passées directement à des artistes, “L’Afrique en créations” souhaite promouvoir la culture panafricaine en France. Durant quatre mois, une douzaine d’expositions sont consacrées aux arts visuels, notamment “L’Afrique à jour, 10 ans de création à la Biennale de Dakar” (26 septembre-20 octobre) orchestrée autour de plasticiens tels Zwelethu Mthethwa (Afrique du Sud), Antonio Olè et Miguel Petchkowsky (Angola), Moustapha Dimé (Sénégal) ou Barthélémy Toguo (Cameroun). Abdoulaye Konaté (Mali) a réalisé pour l’occasion une série d’installations sur le thème des chasseurs du Mandé, élaborées à partir d’un fond de toile couvert de gris-gris de cuir cousus et Viyé Diba (Sénégal) a conçu d’imposantes œuvres abstraites (trois mètres de haut) dont la position, au ras du sol, reflète cette manière qu’il a de tout ramener à la terre. Étiyé Dimma Poulsen (Éthiopie), quant à elle, s’est attaché à créer des silhouettes élancées, modelées sur une structure de grillage et formées d’une fine couche d’argile recouverte de pigments, d’ocres et d’oxydes. La photographie est également à l’honneur avec “Villes, capitales d’Afrique” (14 octobre-31 décembre), où dix photographes africains confrontent leurs styles et les différents regards qu’ils portent sur la ville, de Bamako à Nairobi, de Dakar à Johannesburg. Alexander Joe s’applique ainsi à être au plus près des événements, dénonçant les excès répressifs, tandis que Pierrot Men souligne l’importance de l’homme, mis systématiquement au centre de l’objectif.

“L’art tout court”
Comme le précise Ibrahim Loutou, commissaire général de “L’Afrique en créations”, “il ne s’agit pas de folklore ou autres clichés mais bien de création ; ce n’est pas d’art africain mais de ‘l’art tout court’ dont il est question”, prenant comme exemple l’exposition sur le pont des Arts (juin 1999) d’Ousmane Sow, artiste reconnu pour sa singularité et non parce qu’il est africain. “La Cour africaine” (23 octobre-30 novembre), manifestation collective de design, mobilier et objets contemporains, est le fruit de nouvelles commandes passées aux créateurs déjà primés lors de la Biennale internationale de Saint-Étienne (1998). Plusieurs séries seront présentées par Kossi Assou (Togo), Issa Diabaté et Valérie Oka (Côte-d’Ivoire), Saliou Traoré (Burkina Faso) ou Balthazar Faye et Nicolas Cissé (Sénégal). Jusqu’à la fin de l’année, les rues de la future capitale européenne de la culture (en 2004) seront animées de musique, théâtre, danse, cinéma et littérature d’Afrique noire. Le concert réunissant Youssou N’Dour, le Pan African Orchestra et l’Orchestre national de Lille (14 et 15 septembre), le défilé chorégraphique de danse “Kôyan Kôté” (30 septembre et 1er octobre) et le Salon du livre “L’Afrique contemporaine à livres ouverts” (8-11 novembre) font partie des événements les plus attendus.

- L’AFRIQUE EN CRÉATIONS, jusqu’en décembre, Lille et toute sa région, informations espace Matisse, tél. 03 20 31 87 44, locations FNAC, tél. 0 803 803 803.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°110 du 8 septembre 2000, avec le titre suivant : Lille accueille les créations africaines

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