Les décrets de la réforme tardent

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 22 septembre 2000 - 482 mots

Tout arrive à point à qui sait attendre. Les décrets d’application de la loi réformant les ventes aux enchères publiques devraient être publiés avant la fin de l’année. Résultat ? Sotheby’s et Christie’s, sur le pied de guerre, organiseront leurs premières ventes à Paris en début d’année 2001. Le jour J, tous arboreront leurs plus beaux atours à l’exception de Drouot dont les travaux de rénovation, retardés, ne devraient s’achever qu’à l’automne 2001.

PARIS - La fin du parcours est proche. Huit ans après la plainte déposée par Laure de Beauvau Craon visant à obtenir l’autorisation pour les auctioneers d’exercer en France, les leaders mondiaux des ventes publiques devraient enfin obtenir gain de cause. La loi réformant les ventes publiques ayant été promulguée le 10 juillet, la balle est maintenant dans le camp des juristes de la chancellerie et du ministère de la Culture chargés de rédiger les décrets d’application. Leurs travaux devraient s’achever à la fin du mois d’octobre date à laquelle leur copie sera transmise au Conseil d’État qui dispose d’un délai de cinq à six semaines pour examiner les textes. Ces derniers seront publiés dans le courant du mois de décembre.

Le jour J, en début d’année 2001, ils seront tous fin prêts sur la ligne de départ. Christie’s, dans ses luxueuses installations de l’avenue Matignon, Sotheby’s, dans la prestigieuse galerie Charpentier, l’étude Poulain-Le Fur dans son nouvel et confortable hôtel des ventes du palais des Congrès, Jacques et François Tajan dans leur immeuble de la rue des Mathurins. Tous, sauf Drouot. Les travaux de rénovation qui devaient débuter au mois de juillet pour s’achever au dernier trimestre 2000, ont été reportés. Ils commenceront au mois de décembre et se prolongeront, par tranches, jusqu’à l’automne 2001, date de l’inauguration du nouvel hôtel. Pendant six mois, les nouveaux collectionneurs venus exprès à Paris pour assister aux premières ventes des auctioneers dans leurs locaux flambant neufs découvriront un Drouot triste, et mal éclairé. Une “image de marque” peu reluisante dont les commissaires-priseurs pourraient avoir du mal à se défaire. Pourquoi un tel retard ? “Jean-Michel Wilmotte a voulu peaufiner son projet initial, explique Dominique Ribeyre, président de la Compagnie des commissaires-priseurs de Paris. Quand il a réalisé que l’on pouvait utiliser les coursives de Drouot, il a proposé de réaliser un projet plus ambitieux en recourant à ces 200m2 supplémentaires. Nous aurons les autorisations au mois d’octobre et les travaux débuteront en décembre.”

Le rez-de-chaussée, où sera implanté un véritable hall d’accueil, un bar et une librairie, sera ainsi agrandi et rendu plus lumineux grâce à de nouvelles ouvertures. L’entrée sera, elle, déplacée. Elle se fera désormais à proximité de la fontaine de l’hôtel des ventes. Jean-Michel Wilmotte sera assisté de Jean-Jacques Fernier, architecte de l’actuel bâtiment, pour la rénovation de la façade. Des modifications qui devraient entraîner une augmentation du budget des travaux, initialement fixé à 20 millions de francs.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°111 du 22 septembre 2000, avec le titre suivant : Les décrets de la réforme tardent

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