Les auctioneers font amende honorable

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 6 octobre 2000 - 349 mots

Christie’s et Sotheby’s devraient verser 512 millions de dollars d’indemnités à leurs clients pour mettre un terme aux actions civiles intentées par ces derniers qui leur reprochaient les ententes illégales mises en place dès 1992.

NEW YORK - Pour sortir de l’œil du cyclone de la justice américaine, les deux géants mondiaux du marché de l’art ont accepté de dédommager acheteurs et vendeurs lésés par les ententes illégales. En vertu de cet accord, qui doit encore être accepté par Lewis Kaplan, le juge new-yorkais chargé de l’affaire, le montant total des indemnités devrait finalement s’élever à 512 millions de dollars, soit trois à quatre années de bénéfices pour chacune des deux maisons de vente. Cet accord devrait mettre fin à une procédure antitrust lancée l’hiver dernier par la justice américaine après trois années d’enquête. Il était reproché aux deux auctioneers de s’être entendus depuis 1992 pour fixer, de concert, le tarif de leurs commissions et de s’être partagé la liste des meilleurs clients exemptés de frais vendeurs, pour limiter entre eux la concurrence. Une porte de sortie qui permet aux deux géants d’échapper au procès civil intenté par 120 000 de leurs clients et à des indemnités nettement plus élevées qui auraient pu dépasser 1,3 milliard de dollars. François Pinault, qui contrôle Christie’s depuis 1998, a annoncé que sa société allait verser 256 millions de dollars à ses clients, acheteurs ou vendeurs, qui ont souffert de ces pratiques illégales. Alfred Taubman, à la tête de Sotheby’s avec 23 % des actions et 63 % des droits de vote, devrait apporter la même somme en échange d’une extinction des poursuites. L’homme d’affaires du Michigan, âgé de soixante-quinze ans, s’est engagé à payer 156 millions de dollars prélevés sur sa fortune personnelle qui s’élèverait à 860 millions de dollars. Quarante autres millions de dollars devraient être versés sous forme de parts sociales aux actionnaires qui ont porté plainte. Déstabilisé par cette affaire, Alfred Taubman, songerait à vendre ses actions. Une opportunité que pourrait saisir Bernard Arnault, le P.-D.G. de LVMH, pour étendre son empire déjà constitué de Phillips et de Tajan.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°112 du 6 octobre 2000, avec le titre suivant : Les auctioneers font amende honorable

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