David Lester en ascension

Il lance une nouvelle foire à Dallas

Le Journal des Arts

Le 20 octobre 2000 - 777 mots

Étoile montante du petit monde des organisateurs de salons d’art, David Lester a, en quelques années, bâti un empire constitué d’une poignée de foires implantées à Hongkong et aux États-Unis. Il lancera le 2 novembre une nouvelle foire à Dallas puis à Aspen au Colorado.

NEW YORK (de notre correspondant) - Quand on évoque les foires d’art et d’antiquités de qualité, on pense immédiatement aux salons de Maastricht et de Paris, pour l’Europe, et aux foires organisées par les Haughton à New York. Depuis quelques années, un nouveau protagoniste, David Lester, est venu s’insérer dans le jeu. Installé en Floride, il est connu pour être le fondateur et l’organisateur de l’International Art & Antique Fair à Palm Beach avec laquelle il a remporté un certain succès. Il a tracé son sillon depuis et gère maintenant quatre foires. Il lancera le 2 novembre une nouvelle manifestation, la Dallas International Art & Antique Fair, qui accueillera soixante-dix-neuf marchands venus des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d’Italie, du Canada et d’Argentine.

Si les Haughton ont commencé leur carrière en tant que marchands (Brian, basé à Londres,  est spécialisé en céramique), David Lester a, lui, suivi un parcours très différent. Originaire du sud des États-Unis, il est diplômé de l’université de Caroline du Nord et de la faculté de droit de l’université de Pennsylvanie. À la fin de ses études, il est engagé par le géant du pétrole Atlantic Richfield (qui fusionnera plus tard avec BP) qui le charge de développer des programmes sociaux. Selon ses propres termes : “Ils m’ont engagé pour faire de moi leur conscience sociale.” Disposant d’un budget de 3 millions de dollars, il transforme les usines de gaz désaffectées en jardins publics et construit les premiers parcs de stationnement. Il s’occupe parallèlement avec son épouse Lee Ann, pendant vingt ans, de trois galeries situées à Los Angeles : l’une spécialisée en peinture contemporaine espagnole et italienne, une autre en arts décoratifs et enfin la troisième en gravures et estampes.

Des débuts difficiles
C’est au cours de cette période qu’il lie des relations durables avec Edgel Communications (qui deviendra par la suite Advanstar Communications, organisateur d’événements appartenant maintenant au Crédit Suisse). David Lester fera ses premiers pas en 1990 en montant une foire spécialisée en art figuratif qui s’est soldée par 500 000 dollars de pertes. Nonobstant ces débuts difficiles, David Lester décide rapidement de consacrer tout son temps à l’organisation de foires d’art et orchestre sept événements à Hongkong puis en Floride. Art Miami voit le jour en 1991 et accueille 80 à 120 marchands spécialisés en art contemporain, parmi lesquels les Londoniens Marlborough et Waddington. L’année dernière, les Lester ont vendu le salon à Advanstar pour plusieurs millions de dollars. En 1998, ils lancent Art Palm Beach, une vitrine pour les marchands de tableaux modernes et de bijoux qui accueille une soixantaine d’exposants. David Lester se souvient de la difficulté qu’il a eue à convaincre les marchands. “West Palm Beach ne disposait d’aucune grande galerie d’art. Le salon était implanté dans une partie de la ville plutôt mal famée où aucun marchand ne vendait.”

En 1999, la foire a réalisé 100 millions de dollars de produit, et la fréquentation est passée de 12 000 à 36 000 visiteurs. Cette année, 80 professionnels seront présents contre 37 lors de la première édition. En quelques années seulement, la foire s’est transformée en formule gagnante pour les Lester. “On peut considérer qu’une foire est un succès lorsque plus de la moitié des marchands réalisent des bénéfices, souligne-t-il. Deux cents acheteurs suffisent, ou trois acheteurs par marchands. Mathématiquement, ça marche. Si l’on arrive à rassembler deux cents clients qui achètent, alors la dynamique est lancée.”

La formule n’a pas pris à Beverly Hills, qui a fermé après deux éditions. Lester espère être plus heureux au Texas qui compte davantage de millionnaires ayant fait fortune dans les nouvelles technologies que n’importe quel autre État, à l’exception de la Californie. David Lester a d’autres fers au feu : au Colorado où il espère organiser un événement à Aspen mais aussi en Floride où il travaille à la création d’une nouvelle foire, Palm Beach Town & Country, qui devrait être lancée en mai 2001. Elle devrait “combiner le haut de gamme, style Olympia de Londres, et la moyenne gamme, style Grosvenor House”.

Les Lester comptent aussi ouvrir dans les prochains mois un site de vente d’œuvres d’art sur Internet, premierdealers.com. “Nous voulons être les concurrents de Sotheby’s et Christie’s. Il n’existait pas encore de réseau privé pour les ventes entre marchands”, explique David Lester, convaincu que le monde de l’art a besoin d’un lieu où des ventes pourront se faire loin du public.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°113 du 20 octobre 2000, avec le titre suivant : David Lester en ascension

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