Jean-Pierre Fourcade - Les enjeux urbains

Le Journal des Arts

Le 20 octobre 2000 - 623 mots

Dans cet entretien, Jean-Pierre Fourcade détaille les modalités de l’inscription du bâtiment dans le cadre plus large des berges de la Seine, à Boulogne et à Meudon. Il indique également la présence de François Barré, ancien directeur de l’architecture et du patrimoine, comme consultant auprès du cabinet G3A, chargé de l’étude de faisabilité du projet.

Comment le projet de la Fondation Pinault s’est-il inséré dans le cadre de l’aménagement de l’île Seguin et de ses berges ?
À la fin de l’année 1999, François Pinault, qui s’était auparavant vu proposer différents lieux, à Paris ou encore à Rennes est rentré en contact avec nous. Des discussions ont alors été entamées entre Renault et François Pinault pour l’acquisition des terrains ainsi qu’entre ce dernier et la commune pour l’insertion du projet dans un programme d’ensemble visant à la réhabilitation des terrains appartenant à Renault – soit les 52 ha qui regroupent l’île Seguin, les berges de Meudon, et le trapèze de Boulogne. Les premières esquisses ont montré que l’urbanisation envisagée était trop banale pour l’île. Une recherche avait alors été lancée pour élaborer un élément plus significatif pour ce site.

Quelle surface va acquérir François Pinault sur l’île, et par quel intermédiaire ?
La Fondation d’entreprise Pinault est actuellement en cours de création, c’est donc le groupe Artémis qui va acheter auprès de Renault 3,2 ha de terrain. Le collectionneur souhaite installer sa Fondation en aval de l’île, face au pont de Sèvres. D’une hauteur maximale de six étages, le bâtiment n’occupera certainement pas la totalité de cet espace. Un parc de sculptures serait alors installé sur la surface restante. Le programme de réhabilitation de l’île est en fait articulé en trois parties : les 3,2 ha de la Fondation, un espace ludico-culturel de 1,5 ha, un espace vert de 4 ha, et enfin, 3 ha pour regrouper des logements, des ateliers, des entreprises de pointe et un équipement universitaire, point de départ d’une cité scientifique.

Quand commenceront les travaux ?
Filiale de la Caisse des dépôts et consignations, le cabinet G3A, dirigé par Jean-Louis Subileau, mène une étude sur la faisabilité du projet et l’accélération des programmes de transport et de stationnement. Il s’est adjoint les services de François Barré, ancien directeur de l’architecture et du patrimoine comme consultant. Quant à François Pinault, il est actuellement en contact avec quatre ou cinq architectes. Il devrait nous soumettre son choix à la fin de l’année. L’étude de faisabilité sera, elle, remise à la fin du mois de mars 2001. Cela nous permettra de boucler le nouveau Plan d’occupation des sols (POS) pour l’été. Dans l’état actuel, le POS ne permet que la construction de bureaux et de bâtiments industriels. Avec un projet, un architecte, et un nouveau POS à l’automne 2001, les travaux devraient commencer à la mi-2002. Ce qui laisse envisager une inauguration pour 2004. La future loi de solidarité et de renouvellement urbain peut toutefois allonger ces délais.

Quel sera l’engagement des collectivités territoriales dans ce chantier ?
Une première étude de G3A concernant la totalité des 52 ha appartenant à Renault a évalué les infrastructures nécessaires à 1,5 milliard de francs. Le tout sera divisé entre le propriétaire, les aménageurs et les collectivités territoriales (ville, département et région). Pour la Fondation, la construction d’un parking est la principale nécessité. François Pinault finance lui-même l’achat de son terrain, la construction du bâtiment et il participera aux réaménagements nécessaires.

La politique culturelle de la Ville sera-t-elle modifiée par l’installation de la Fondation ?
L’implantation d’une telle Fondation aura probablement des conséquences sur la politique de la commune. Pour l’heure, le Musée des années 30, installé dans l’espace Landowski est une réussite, et nous devons nous concentrer sur la rénovation du théâtre municipal qui a dû être désamianté.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°113 du 20 octobre 2000, avec le titre suivant : Jean-Pierre Fourcade - Les enjeux urbains

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