L’archéologie en force à Cultura

Fortes transactions et fréquentation en hausse au Salon bâlois

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 3 novembre 2000 - 506 mots

Fréquentation en hausse (12 000 visiteurs contre 10 000 l’an passé) et bon niveau d’affaires pour les sections phares du salon comme les antiquités classiques et égyptiennes et l’art oriental, mais résultats plus mitigés du côté des tableaux et dessins et du mobilier français et européen : tels sont les enseignements à tirer de cette deuxième édition du Salon Cultura, qui s’est tenu à Bâle, du 14 au 22 octobre.

BÂLE - “Ce fut une des meilleures foires de ma carrière de marchand. J’ai vendu tous les jours depuis le vernissage jusqu’à la clôture du salon”, s’enthousiasme le marchand bâlois Jean-David Cahn qui souligne la grande qualité des pièces proposées dans la section archéologie. Il s’est séparé d’une pièce romaine, un torse d’athlète en marbre exécuté d’après une œuvre de Polyclète. Cette sculpture, haute de 70 cm, qui se trouvait depuis le XIXe siècle dans une même collection, a été acquise pour 320 000 francs suisses (1,3 million de francs français). Il a cédé également une tête du roi Ptolémée II en calcaire (Alexandrie, 250 avant J.-C.) pour 55 000 francs suisses, et un buste de la reine Arsinoé II en basalte pour 340 000 francs suisses. Beau succès également du côté des Royal-Athena galleries. Le marchand new-yorkais a réalisé d’importantes transactions avec de nouveaux clients, tel cet Anglais qui a acquis une quinzaine de pièces pour un total de 220 000 dollars (1,7 million de francs). Il s’est également séparé d’une statue représentant un lynx rugissant prêt à bondir, pour environ un million de francs. Il l’avait acquise dans la vente Ricqlès du début du mois d’octobre pour 750 000 francs. L’Anglais Rupert Wace a cédé une majorité de pièces entre 10 000 et 30 000 francs suisses, mais aucun objet très important. Jean-Pierre Montesino (galerie Cybèle, Paris) a, lui, vendu un fragment d’une barque funéraire égyptienne datant de la période prédynastique acquise par le Musée de Munich. “J’ai vendu des pièces entre 100 000 et 200 000 francs français. J’attends encore des retombées pour plusieurs pièces”, souligne-t-il.

Résultats satisfaisants également dans la section art asiatique. Le marchand Eberhard Herrmann, Tiafit AG a cédé quatre tapis, Ben Janssens une sculpture tibétaine en bronze pour 100 000 francs suisses. Si le climat semblait propice aux affaires du côté des arts décoratifs du XXe siècle, il l’était moins pour le mobilier français et européen et pour les tableaux modernes, deux spécialités encore insuffisamment développées et qui peinent à tirer leur épingle du jeu. Plusieurs marchands appelaient de leurs vœux l’évolution de Cultura dans le sens d’un véritable salon généraliste ne se limitant pas, comme aujourd’hui, à quelques spécialités fortes comme les antiquités classiques et égyptiennes et l’art asiatique. C’était le souhait du libraire A. Flühmann qui aimerait voir s’étoffer la section peinture et dessin. Ce dernier s’est séparé d’un ouvrage de Hans Holbein, Les Simulachres et historiées faces de la mort (Lyon, 1538), contre 100 000 francs français. Le Français Pierre Berès – un des cinq libraires du salon – n’aurait, lui, pas vendu de pièce importante.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°114 du 3 novembre 2000, avec le titre suivant : L’archéologie en force à Cultura

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