Remous aux musées de Bâle

Par Philippe Régnier · Le Journal des Arts

Le 3 novembre 2000 - 348 mots

Le ton monte à Bâle depuis que le gouvernement a annoncé la nomination, contre l’avis d’une commission artistique, de Bernhard Mendes Bürgi à la tête de la collection publique d’art, qui regroupe les musées des beaux-arts et d’art contemporain.

BÂLE - Le mandat de Katharina Schmidt à la tête de l’institution bâloise arrivant à terme au 1er août 2001, une commission de recrutement (comprenant Peter Böckli, Maja Oeri, Gottfried Boehm, Jean-Christophe Ammann, Cäsar Maenz et Andreas Spillman, spécialistes de l’art à Bâle) a été mise en place en 1999. Après un an de travaux, cette dernière a proposé, en juin dernier, une liste de trois personnalités pour pourvoir ce poste stratégique : Dieter Schwartz, directeur du Musée de Winterthour, Beat Wismer, directeur de celui d’Aarau, et la grande favorite, Theodora Vischer, directrice du Musée d’art contemporain de Bâle et donc très liée au grand mécène de l’institution, la Fondation Emmanuel-Hoffmann. Mais, à la surprise générale, Veronica Schaller, directrice cantonale du département de l’éducation et de la culture, a sorti de son chapeau un candidat inédit en la personne de Bernhard Mendes Bürgi, le très actif directeur de la Kunsthalle de Zurich. Ce dernier a finalement été nommé à la tête de l’institution le 28 septembre, désavouant ainsi le travail préparatoire de la commission artistique et provoquant un véritable scandale à Bâle. Si ce spécialiste de l’art contemporain, âgé de 47 ans, a grandement contribué au rayonnement de la Kunsthalle de Zurich, il n’a pas d’expérience de gestion d’un grand musée. Le gouvernement a cependant vu en lui un habile communicant apte à redorer le blason des deux musées qui sont quelque peu dans l’ombre depuis l’ouverture, à Riehen, de la Fondation Beyeler. Pour Maja Oeri, présidente de la Fondation Emmanuel-Hoffmann, la mise à l’écart de sa favorite, Theodora Vischer – qui a depuis démissionné de son poste – a été vécue comme un affront. Cependant, elle n’entend pas pour l’instant remettre en cause un partenariat vieux de soixante ans avec l’institution, même si la fondation va bientôt ouvrir une réserve visitable à Muttenz, dans la banlieue de Bâle...

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°114 du 3 novembre 2000, avec le titre suivant : Remous aux musées de Bâle

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