Photographie : le marché français regagne des points

Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2001 - 371 mots

Du jamais vu à Paris. Une Vue de la Seine dans la capitale exécutée par Gustave Le Gray vers 1857 s’est envolée à 2,7 millions de francs, le 15 décembre, en direction de la Côte est des États-Unis. Le record français pour une photographie, détenu depuis 1998 par un portrait en pied du mime Deburau en Pierrot par Adrien Tournachon (1,1 million de francs), a été pulvérisé. Une autre vue de la Seine de Le Gray de moindre qualité est, elle, partie à 1,1 million de francs dans cette vente généraliste organisée par l’étude Delvaux. Ce nouveau record illustre le dynamisme du marché français qui a littéralement explosé cette année. Marc Pagneux, spécialisé en photographies XIXe, a vu le produit total des ventes qu’il a expertisées en 2000 – environ 15 millions de francs de chiffre d’affaires – plus que doubler par rapport à 1999. Viviane Esders, expert en photographies du XXe siècle, a réalisé en quatre mois, entre septembre et décembre 2000, plus de ventes que sur toute l’année précédente. Les estimations ont souvent été largement dépassées pour les images de grands noms de la photographie. Une composition avec oignons et tomates de Wols (1913-1951) a ainsi doublé son estimation à 150 000 francs, le 17 novembre à Drouot. “De nouveaux collectionneurs ont fait leur apparition sur le marché, des Belges, des Suisses, des Allemands et des Italiens, analyse Viviane Esders. Les habitués sont, eux, de plus en plus exigeants quant à la qualité des tirages et quant à leur provenance. Les collectionneurs français n’hésitent plus, fait nouveau, à dépenser 50 000 à 100 000 francs pour une image de grande qualité.”
New York, première place mondiale dans cette spécialité, a connu une année tout aussi euphorique. Sotheby’s et Christie’s ont engrangé en deux jours de ventes, les 5 et 6 avril, un produit total supérieur à 95 millions de francs. De multiples records ont été battus à cette occasion : 2,4 millions de francs pour une image de Paul Strand, 1,4 million de francs pour une image d’Alfred Stieglitz, The Terminal, New York, 873 000 francs pour une autre de Manuel Alvarez-Bravo, Portrait of the Eternal.
(Lire également page 31 notre article sur le succès de la “photographie plasticienne”.)

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°118 du 5 janvier 2001, avec le titre suivant : Photographie : le marché français regagne des points

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