Un précurseur de Caravage

Crémone rend hommage à Vincenzo Campi, peintre profane du XVIe siècle

Le Journal des Arts

Le 5 janvier 2001 - 374 mots

Le Musée municipal Ala Ponzone de Crémone rend hommage à un précurseur de Caravage, en célébrant le peintre crémonais Vincenzo Campi. Cette exposition riche en chefs-d’œuvre, en pièces peu connues, en inédits et en nouvelles attributions, est la première que le Musée accueille après sa restauration.

CRÉMONE (de notre correspondante) - Le Musée de Crémone célèbre sa réouverture avec un des membres de la famille Campi : Vincenzo (1536-1591) qui, à partir de 1565, donne naissance à une peinture totalement nouvelle, destinée aux commandes privées. Troisième fils du peintre Galeazzo Campi, avec lequel il collabore pour quelques maîtres-autels, Vincenzo ne se soustrait pas à la tradition : les Campi exercent dans les églises de Crémone et dans les paroisses du comté. Mais il se risque aussi à des peintures, souvent de grandes dimensions, sur des sujets profanes, parfois même vulgaires, mettant en scène des rustres, saisis dans des attitudes comiques ou grossières, et un quotidien des plus détaillés : potagers, vergers, marchés.L’exposition se déploie autour du Saint Martin (ou Le Déménagement) dont la restauration a été récemment achevée, œuvre qui se trouvait à la mort du peintre dans son atelier et qui passa ensuite, avec d’autres tableaux, dans l’hôtellerie du couvent de San Sigismondo à Crémone. Outre Le Mangeur de ricotta du Musée des beaux-arts de Lyon – une toile jamais vue en Italie, provenant probablement aussi du couvent –, on y découvre une série d’œuvres résolument révolutionnaires pour l’époque. Pour satisfaire la demande croissante des amateurs, Vincenzo Campi invente des thèmes iconographiques sans précédents dans l’art italien de l’époque : des scènes de genre ou des natures mortes, proches de la peinture nordique, bien connue de Campi et alors très en vogue chez les collectionneurs privés. À côté de ces toiles, le musée affiche quelques œuvres religieuses, deux portraits dont un lui a été attribué avec certitude à cette occasion, une Nature morte issue d’une collection privée, et les tableaux réalisés entre 1578 et 1581 pour le banquier Hans Fugger et qui, pour la première fois, sortent de la collection allemande où elles sont conservées.

- VINCENZO CAMPI : SCÈNES DU QUOTIDIEN, jusqu’au 18 mars, Musée municipal Ala Ponzone, via Ugolani Dati 4, Crémone, tél. 39 0372 407 252, tlj sauf lundi 9h-19h

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°118 du 5 janvier 2001, avec le titre suivant : Un précurseur de Caravage

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