Le Salon de Mars s’étoffe et s’internationalise

La foire genevoise y réunira, du 31 mars au 8 avril, 106 marchands

Le Journal des Arts

Le 16 mars 2001 - 690 mots

Le Salon de Mars grandit vite. L’effectif total des exposants est passé de 74 au printemps 2000 à 106 pour cette deuxième édition qui se tiendra à Genève, du 31 mars au 8 avril. La singularité de ce salon, qui confronte les spécialités, sera encore accentuée cette année avec l’apparition de nouvelles sections consacrées aux arts d’Extrême-Orient, à l’Art déco et aux céramiques anciennes. Une plus grande place sera, en outre, ménagée aux antiquaires spécialisés dans les XVIIe et XVIIIe siècles.

GENÈVE - Éclectisme, luxe, qualité des œuvres, marchands internationaux et clientèle aisée, tel était le cocktail du nouveau Salon de Mars. Forts du succès de la première édition, les organisateurs Viviane Jutheau de Witt et Daniel Gervis sont parvenus à attirer, cette année, quelque 30 nouveaux marchands. Ils misent, en 2001, sur des espaces plus spacieux, de larges allées et sur un décor convivial et raffiné. Consciente de l’atout que constitue la tenue en Suisse d’un grand salon d’art international, l’administration locale a tout fait pour faciliter la tâche des organisateurs. Ont ainsi été mis au point des formulaires simplifiés, destinés à faciliter les transactions et les importations temporaires d’objets d’art. Genève offre par ailleurs l’accès gracieux à certains musées de la ville.

Le cru 2001 sera plus international que le précédent avec 47 marchands français, 9 anglais et 4 belges qui exposeront aux côtés de 28 galeries suisses. L’objectif serait d’attirer à plus long terme des professionnels nord et sud-américains. Le salon a déjà reçu l’onction de quelques piliers de la Foire de Maastricht dont Adriano Ribolzi (Monaco) et les Marlborough Galleries (Londres et Zurich) mais aussi... de Philippe Perrin, frère de Patrick Perrin, co-organisateur du Pavillon des antiquaires à Paris, qui se tient au même moment que le Salon de Mars.

D’avantage d’antiquaires
L’équilibre entre les domaines a été une autre priorité des organisateurs qui ont réuni une douzaine d’antiquaires spécialisés – une section alors peu développée – dans les objets d’art et le mobilier des XVIIe et XVIIIe siècles. Adriano Ribolzi présentera une console et son miroir vénitien laqué bleu et or du XVIIIe siècle ; Fabre et Fils, une console en bois sculpté de personnages et feuillages d’époque Régence ; Camille Bürgi, un secrétaire de dame Louis XV portant l’estampille Roger Van der Cruse ; Patrice Simonot, une suite de 6 fauteuils cabriolet Louis XVI ; Yves Mikaeloff, une commode décorée de laque de Chine or sur fond noir Louis XV.

L’art moderne et contemporain se taille une large place face au mobilier classique, avec plus de 40 galeries, dont celle de Daniel Gervis qui mettra à l’honneur André Masson en exposant une dizaine de ses œuvres datant de son séjour aux États-Unis, et des photographies de Jean Ruiter ; Jan Krugier proposera des dessins français et anglais des XIXe et XXe siècles de Corot, Ingres, Delacroix, Turner, ainsi qu’un carnet de dessins de Picasso de 1900-1901. Des galeries plus contemporaines seront présentes comme celles d’Angela Flowers de Londres ou Jean-Gabriel Mitterand de Paris qui exposera des œuvres de Claude et François-Xavier Lalanne, Igor Mitoraj, mais aussi des sculptures de Niki de Saint-Phalle, des tableaux de Wesselman ; Susumu Yamamoto, unique exposant japonais, représentant la Fuji Television Gallery, montrera de nombreux artistes comme Yayoi Kusama, Gerhard Richter ou Zao Wou-ki et également A-Sun Wu, parmi les plus contemporains. La section arts décoratifs du XXe siècle s’étoffe un peu plus, avec entre autres les galeries l’Arc-en-Seine, von Bartha, et Jean-Jacques Dutko qui offrira à la vente des pièces de Paul Dupré-Lafon, dont une commode-secrétaire gainée de cuir rouge. Dans la section tableaux et dessins anciens, la galerie Éric Coatalem a sélectionné des œuvres de Jean-Baptiste Greuze, Hubert Robert et des natures mortes de Jean-Baptiste Monnoyer.

Les amateurs d’archéologie découvriront sur le stand de Rupert Wace de Londres, des vestiges de la Basse Époque égyptienne, 25e et 26e dynastie, ou du début du christianisme en France. L’art primitif sera lui aussi à l’honneur avec les galeries Guimiot et Monbrison déjà sur place l’année dernière, et la nouvelle section Extrême-Orient débutera avec Christian Deydier autour d’un masque en bronze ou d’une couronne en argent doré de la dynastie Liao.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°123 du 16 mars 2001, avec le titre suivant : Le Salon de Mars s’étoffe et s’internationalise

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