Michel Dermigny, marchand spécialisé en art tribal, échange sa casquette de courtier contre celle de galeriste. Il a inauguré à la fin du mois de mars sa galerie située rue Guénégaud. Il présentera pour sa première exposition un ensemble d’objets de Papouasie, Nouvelle-Guinée et de Mélanésie.
PARIS - Michel Dermigny exerce son activité de marchand depuis quinze ans. Il a longtemps rencontré ses clients sur rendez-vous et à l’occasion de manifestations comme le Salon international d’art tribal à Paris et le Salon des antiquaires d’Antibes. À la recherche depuis deux ans d’une vraie galerie située rive gauche, le marchand a trouvé son bonheur dans l’un des temples de l’art tribal, la rue Guénégaud, non loin d’autres spécialistes comme les galeries Dulon, Valluet-Ferrandin ou Lecomte. Il prend pied sur la scène parisienne à un moment propice si l’on en juge la formidable santé qui est celle du marché de l’art primitif depuis trois ans. “Les prix ont tendance à s’envoler, la progression est trop rapide” , s’inquiète-t-il pourtant. Là, il présentera de l’art africain mais aussi océanien, une spécialité qui a le vent en poupe et qu’il souhaiterait développer plus encore. Le regain d’intérêt pour ces îles du Pacifique s’explique en partie par la flambée des prix de l’art africain, la raréfaction des œuvres de qualité, mais aussi par les difficultés d’authentification de ces pièces. “Les prix ont triplé en une décennie et doublé depuis un an pour des objets de plus en plus rares comme les massues en bois de Polynésie. Ils demeurent cependant encore trois fois moins chers qu’aux États-Unis”, poursuit le marchand, qui note l’apparition de nouveaux jeunes collectionneurs.
Tête de crocodile, os de kasoar et crâne d’ancêtre
Pour son exposition-crémaillère, Michel Dermigny présentera des objets de Papouasie-Nouvelle-Guinée et de Mélanésie des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Parmi ceux-ci figurent deux massues en bois datant du XVIIIe siècle, un ensemble de masques utilisés lors des cérémonies cultuelles agraires ou funéraires de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, (entre 50 000 et 110 000 francs). À noter aussi un masque en bois de la région du Bas Sépik, figurant une tête de crocodile sculptée, affublé d’une coiffe couvrant le haut de la tête (XXe siècle, 95 000 francs). La visite se poursuit au milieu de quelques objets de cérémonie dont : une spatule à chaux en os de kasoar utilisée lors des réunions de chefs ; des objets de chasse comme des propulseurs de lance en bois, et des pièces usuelles ou religieuses tel cet appui-tête composé d’un crâne d’ancêtre Asmat conservé (60 000 francs).
Elle s’achève avec quelques objets d’art aborigène d’Australie dont un churinga daté du XIXe siècle, un objet en pierre peinte utilisé lors de grandes cérémonies.
- ART OCéANIEN, jusqu’au 10 avril, galerie Michel Dermigny, 7 rue Guénégaud, 75006 Paris, tel. 01 56 24 36 41. Du lundi au samedi de 10h à 19h.
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L’appel du Pacifique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°124 du 30 mars 2001, avec le titre suivant : L’appel du Pacifique