Faux en stock

Démantèlement d’un réseau de faussaires

Le Journal des Arts

Le 11 mai 2001 - 327 mots

Quelque 3 000 faux pour une valeur totale supérieure à 50,8 millions de francs : c’est le bilan du démantèlement d’un réseau de faussaires par la police espagnole. Parmi les faux se trouvent aussi bien des « Miró » que des « Warhol ».

BARCELONE - La police judiciaire espagnole, en collaboration avec la police italienne, a démantelé un réseau de faussaires qui, durant ces trois dernières années, a inondé le marché de ses contrefaçons : des eaux-fortes attribuées à Goya, des fausses lithographies de Warhol, ainsi que des œuvres présumées de Picasso, Dalí, Miró, Chagall, Lichtenstein, Tàpies et Chillida. Alertée par l’étrange accroissement des demandes d’expertise pour des œuvres du peintre catalan, la Fondation Joan-Miró de Barcelone a déclenché l’“Opération Artiste” en décembre dernier. La bande avait de telles ramifications et avait écoulé tant d’œuvres que tous les acheteurs imprudents n’ont pas encore été identifiés. La police a arrêté six personnes en Espagne et quatre en Italie, et confisqué une quantité considérable de contrefaçons d’œuvres graphiques et de matériel d’imprimerie. Parmi les personnes arrêtées figurent celui que la police considère comme le cerveau de la bande, un certain Oswaldo, également chargé de falsifier la signature des artistes, un galeriste de Barcelone – qui, profitant de ses relations sur le marché de l’art, était chargé de distribuer les œuvres et, le cas échéant, de les vendre avec la complicité de l’un de ses employés –, ainsi que deux femmes. Les prix de vente de ces copies s’échelonnaient entre 17 000 et 40 000 francs. Selon la police, au moment de leur arrestation, les faussaires avaient vendu environ 3 000 œuvres pour une valeur totale de plus de 50,8 millions de francs. Les sièges opérationnels du réseau étaient établis à Barcelone, Bilbao et Milan et pouvaient compter sur trois canaux de distribution : le premier approvisionnant l’Espagne, la France et l’Italie, le deuxième s’adressant aux marchés américain, japonais et suisse et le troisième fournissant l’Allemagne et les pays scandinaves.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°127 du 11 mai 2001, avec le titre suivant : Faux en stock

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