Retour dans l’arène

L’histoire du Colisée racontée in situ

Le Journal des Arts

Le 29 juin 2001 - 440 mots

Première exposition dans le Colisée, « Sang et arène » remet en scène les gladiateurs dans le monument le plus symbolique de la Rome antique, mais offre aussi un large panorama de l’histoire d’un édifice en restauration depuis plusieurs années.

ROME (de notre correspondant) - En restauration depuis une dizaine d’années, le Colisée est le monument le plus visité d’Italie. Pour la première fois, il est le théâtre d’une exposition sur sa propre histoire. Si “Sang et arène” porte une attention particulière aux jeux des gladiateurs, elle aborde aussi l’histoire de l’édifice sous tous les points de vue. Maquettes et fresques antiques, qui illustrent l’emplacement avant la construction du monument, ouvrent le parcours. Dans la vallée qu’il réquisitionne après l’incendie de 64, l’empereur Néron fait construire sa splendide Domus Aurea dotée d’un vaste parc et d’un petit lac artificiel. Quelques années après, sur ce même lac, Vespasien entreprend d’élever l’amphithéâtre flavien, baptisé beaucoup plus tard Colisée. Pièces de monnaie, reliefs, épigraphes et portraits impériaux retracent les événements liés à la naissance du monument inauguré par Titus en 80 avec cent jours de fêtes, de spectacles et de jeux de gladiateurs. Une sélection de peintures et de sculptures provenant des amphithéâtres de Capoue et de Pompéi permet notamment d’établir une comparaison avec le décor du Colisée. Des “munera”, défis entre gladiateurs, aux “venationes”, jeux avec des animaux, le point central de l’exposition reste toutefois la section consacrée aux spectacles. Les plus belles pièces illustrent des scènes de triomphes, de combats, de chasse ou de lutte contre des fauves. Tandis que des armatures de parade ornées de scènes mythologiques, retrouvées au XIXe siècle, ornent le second niveau du Colisée, quelques diptyques en ivoire et des décors reconstitués font allusion à la fermeture de l’amphithéâtre, traditionnellement fixée à 523.

“Sang et arène” redonne ainsi vie à un monument laissé à lui-même depuis de longues années. En effet, après la chute de quelques morceaux de travertin, des polémiques sur la vétusté de l’édifice ont vu le jour. Au cours de l’été 1992 naît une commission chargée de déterminer les principaux travaux à réaliser sur l’amphithéâtre, et la Banca di Roma verse, en 1994, 40 milliards de lires (135,5 millions de francs) à l’État pour financer en partie le “Projet Colisée”. Actuellement accessible à 15 %, le monument romain devrait ouvrir près de 85 % de sa superficie d’ici 2003. Outre le développement de la capacité d’accueil, le programme prévoit la mise en valeur des épigraphes conservées dans les réserves et la restauration de la façade.

- SANG ET ARÈNE, jusqu’au 7 janvier, Colisée, Piazza del Colosseo, Rome, tél. 39 06 700 4261, tlj 10h-18h.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°130 du 29 juin 2001, avec le titre suivant : Retour dans l’arène

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