La collection d’un « honnête homme »

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 31 août 2001 - 361 mots

La collection de l’homme d’affaires, écrivain et journaliste belge, René Gaffé, estimée 300 millions de francs, sera dispersée cet automne en deux temps : vingt-cinq tableaux et sculptures impressionnistes et modernes seront vendus par Christie’s à New York, le 6 novembre, un mois avant un ensemble d’objets d’art primitif, le 8 décembre à Paris, sous le marteau de deux études de commissaires-priseurs.

NEW YORK et PARIS - Ami des surréalistes André Breton et Paul Eluard et de nombreux peintres dont Picasso, Magritte et Ernst, René Gaffé, disparu à Cagnes en 1968, fut un collectionneur intuitif et précurseur en peinture comme en art primitif. Ses vingt-cinq toiles et sculptures ont été acquises principalement au cours des années 1920 et 1930, souvent directement auprès des artistes. Ce fut le cas des deux toiles de Joan Miró, Danseuse espagnole (5-7 millions de dollars) et Paysage sur le bord du fleuve amour (4-6 millions de dollars), “achetées aussitôt terminées” en 1924 et 1927. Parmi les autres œuvres majeures de la collection Gaffé figurent deux toiles et une sculpture de Pablo Picasso : L’Étude de nu cubiste (4-6 millions de dollars) date de la période des Demoiselles d’Avignon alors que le Buste de femme à la chemise (3-5 millions de dollars) a été peint en 1922 à l’apogée de sa période néoclassique (voir ci-dessus) ; le bronze, Tête de femme (Fernande), a, pour sa part, été exécuté en 1909 (2,5-3,5 millions de dollars). On remarquera également une toile monumentale de 1918 de Fernand Léger, Le Moteur (4-6 millions de dollars), inspirée de la structure d’un moteur à hélice d’avion et un Portrait du collectionneur réalisé en 1942 par René Magritte (60-80 000 dollars). Cet ensemble de tableaux et sculptures sera dispersé, le 6 novembre à New York chez Christie’s, au profit de l’Unicef.

Sa collection d’art primitif, composée d’œuvres d’Afrique noire et d’Océanie, dont certaines ont été acquises auprès d’André Breton et de Paul Eluard, sera mise en vente, à Paris le 8 décembre, et les bénéfices remis à l’Institut Curie. Les études Artus et Calmels, Chambre, Cohen, seront chargées d’organiser et de diriger cette vacation qui se déroulera, avenue Matignon, dans les locaux de Christie’s.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°131 du 31 août 2001, avec le titre suivant : La collection d’un « honnête homme »

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