Trésor indonésien

Un ensemble exceptionnel pour Branly

Le Journal des Arts

Le 31 août 2001 - 432 mots

L’établissement public du Musée du quai Branly est sur le point d’acquérir l’intégralité de la collection de l’Indonésie tribale réunie à Genève par Jean-Paul Barbier. Cet achat fera du futur musée parisien, dont l’ouverture est prévue en 2004, l’un des mieux dotés dans ce domaine.

PARIS - L’achat par la Direction des Musées de France en 1996 et 1997, pour le Musée national des arts d’Afrique et d’Océanie, de 270 pièces issues des arts anciens du Nigeria auprès du collectionneur privé suisse Jean-Paul Barbier avait fait couler beaucoup d’encre. Outre la difficulté à faire passer auprès de quelques esprits chagrins l’acquisition simultanée d’un nombre considérable d’objets “primitifs”, le montant (40 millions de francs) en avait également été jugé excessif par certains. Au grand dam du collectionneur qui mettait en avant les conditions raisonnables auxquelles il avait consenties pour que cet ensemble ne fût pas divisé. Le principe de l’acquisition globale d’une collection, incluant ses points forts comme ses faiblesses, avait été aussi contesté.

Nul doute que l’on voie refleurir ces mêmes arguments avec l’acquisition en cours par l’établissement public du Musée du quai Branly de l’intégralité de la collection de l’Indonésie tribale réunie à Genève par le même amateur. Il y aurait joint la donation de l’ensemble des textiles de même provenance qu’il possède. À côté du patrimoine conservé aux Pays-Bas, l’ancienne tutelle coloniale, c’est l’un des ensembles d’objets les plus remarquables et conséquents dans ce domaine : plus de 500 œuvres – réunies hors de leurs régions d’origine, et une source de fierté légitime pour Jean-Paul Barbier qui l’a constitué de toutes pièces. Entre les départements du Musée Barbier-Mueller – Afrique, Océanie, Amérique précolombienne et Insulinde –, cette collection est en effet la seule à laquelle Josef Mueller, l’initiateur des collections, n’a pas eu l’opportunité de contribuer.

Cet achat, dont le coût n’est pas dévoilé pour l’instant, fait donc ainsi du futur musée français – sa construction a démarré et son ouverture est prévue pour 2004 – l’un des mieux dotés dans ce domaine et un pôle d’attraction certain pour les chercheurs. Le musée genevois a, pour sa part, déjà exposé une cinquantaine de pièces de ce fonds – des sculptures en pierre des populations Batak de Sumatra, de l’île de Nias et des îles de la Sonde – à Hanovre, Lugano et La Haye. Sous le titre “Messages de pierre”, cette sélection est présentée en ce moment au Centre de la Vieille Charité de Marseille (jusqu’au 23 septembre). Au sein de l’établissement public, une réflexion s’amorce sur la possibilité de montrer telle ou telle partie de la collection avant 2004.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°131 du 31 août 2001, avec le titre suivant : Trésor indonésien

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