Les pionniers des rives du Nil

Deux expositions new-yorkaises font découvrir les premiers clichés d’Égypte

Le Journal des Arts

Le 14 septembre 2001 - 495 mots

À travers deux expositions, le Metropolitan Museum of Art, à New York, évoque les premiers travaux photographiques réalisés en Égypte, de la deuxième moitié du XIXe siècle au début du XXe, notamment ceux d’Harry Burton (1879-1940), présent lors de la découverte de la tombe de Toutankhamon.

NEW YORK (de notre correspondante) - La tête du sphinx émergeant du sable, une colonne de la grande salle hypostyle de Karnak penchant dangereusement, le temple de Philae à moitié submergé par les eaux, des dames vêtues de dentelle, portant chapeaux et ombrelles, en train de gravir les hautes marches de la pyramide de Kheops... Ces photographies en sépia racontent l’histoire d’une Égypte révolue, mais qui, cent cinquante ans plus tard, fait encore rêver. Un choix abondant de ces images imprimées à partir des plaques en verre originales est proposé au public new-yorkais dans deux expositions consacrées à l’art de la photographie dans la vallée du Nil. La première, “Le long du Nil. Les premiers photographes en Égypte”, présente les travaux de ces véritables pionniers qui, au lendemain de la découverte du daguerréotype, se déplaçaient sous le soleil brûlant du désert, surchargés d’appareils encombrants, pour photographier monuments, paysages et individus. Jusqu’alors, l’Égypte n’était connue que par les aquarelles des égyptologues et des artistes ayant remonté et descendu le Nil dès le début du XIXe siècle. Signées Felice Beato, Maxime Du Camp, Félix Teynard, John Beasley Greene, Ernest Benecke, Gustave Le Gray et Francis Frith, les premières photographies des monuments égyptiens remontent aux années 1850. L’archéologie ne tarde pas à saisir l’importance des opportunités offertes par ce nouveau médium et, en quelques décennies, finit par l’adopter. C’est aussi à cette époque que Harry Burton se rend en Égypte.

La deuxième exposition, “Le photographe du pharaon : Harry Burton, Toutankhamon et l’expédition d’Égypte du Metropolitan”, comprend soixante photographies prises entre 1906 et 1930 par les membres de la mission archéologique du Metropolitan en Égypte, dont le plus célèbre est certainement Harry Burton. Formé comme photographe à l’atelier des Alinari à Florence, il avait été embauché par le musée américain pour documenter les monuments de Louxor. Le 4 novembre 1922, au moment de la découverte de la tombe de Toutankhamon par Howard Carter, Burton était présent, au service de Lord Carnarvon. Ses photographies documentent toutes les phases de cette extraordinaire aventure. On y voit Carter ouvrant le sacellum à l’intérieur duquel se trouvaient les sarcophages en or du jeune pharaon ou encore le masque légendaire encore à demi-recouvert par les guirlandes de fleurs déposées au moment de l’enterrement. À travers l’expression des protagonistes, fixée à tout jamais par Burton, l’exposition du Metropolitan nous fait revivre ces moments, dans des photographies désormais jaunies par le temps.

- Le long du Nil. Les premiers photographes en Égypte et Le photographe du Pharaon : Harry Burton, Toutankhamon et l’expÉdition d’Égypte du Metropolitan, jusqu’au 30 décembre, Metropolitan Museum of Art, 1000 Fifth Avenue 82nd Street, New York, tél. 1 212 535 7710, tlj sauf lundi 9h30-17h30.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°132 du 14 septembre 2001, avec le titre suivant : Les pionniers des rives du Nil

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