Sous le signe de la morosité

Salon d’art tribal : des transactions moins nombreuses

Par Éric Tariant · Le Journal des Arts

Le 28 septembre 2001 - 357 mots

La quatrième édition du Salon international d’art tribal, qui s’est tenu du 14 au 17 septembre à Paris, a souffert des incertitudes économiques et du climat d’inquiétude dû aux événements survenus à New York. Les transactions, moins nombreuses que l’an passé, se sont portées en priorité sur des objets de moyenne et de faible valeur.

PARIS - Le salon aurait dû surfer sur la vague ascendante qui porte Paris sur les sommets du marché de l’art africain depuis plus d’un an. Les attentats de New York, intervenus trois jours avant le vernissage du salon, ont complètement changé la donne. Si la fréquentation est restée sensiblement la même que les années précédentes (autour de 10 000 visiteurs), le traumatisme lié à l’événement, les tensions et les incertitudes économiques qui en découlent ont ralenti les transactions. Si nombre d’objets ethnographiques ou décoratifs de faible valeur semblent avoir trouvé preneurs, il en est allé différemment pour les pièces les plus importantes. Roland Flak a vendu une petite gourde africaine (2 000 francs) et plusieurs cuillères en bois des îles océaniennes, chacune pour quelques milliers de francs. “J’ai couvert mes frais, mais je n’ai pas gagné d’argent”, précise, de son côté, Jo de Buck. La galerie Valluet-Ferrandin semble avoir mieux tiré son épingle du jeu en cédant notamment quatre ou cinq boucliers des îles du Pacifique entre 15 et 25 000 francs et un masque Tschokwe d’Angola à 220 000 francs. “Nous n’avons pas mal travaillé malgré la défection des collectionneurs américains. Nous avons cédé des objets d’une valeur de 10 à 70 000 francs pour la plupart”, souligne Yann Ferrandin.

Pierre Dartevelle, qui exposait un superbe reliquaire Kota double face du sud Gabon, semblait un peu désabusé malgré les quelques ventes réalisées dont celle d’un masque Bambara parti à 250 000 francs.

“Je n’ai pas rencontré de très grands collectionneurs, insiste Pierre Dartevelle. Le salon paraît ne pas vouloir s’orienter vers le haut de gamme. Il rassemble encore beaucoup d’objets ethnographiques.” Ce sentiment semblait partagé par un collaborateur de Wayne Heathcote mais aussi par Bernard de Grunne. “C’est un salon sympathique. Il présente un large spectre d’objets”, soulignait ce dernier.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°133 du 28 septembre 2001, avec le titre suivant : Sous le signe de la morosité

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