Kelekian, le retour

Le Journal des Arts

Le 12 octobre 2001 - 606 mots

Me Boisgirard dispersera, le lundi 22 octobre 2001, à Drouot-Richelieu la seconde partie de la célèbre collection Kelekian. Étonnante par sa qualité, sa quantité et surtout par son éclectisme, cette deuxième vacation comprend des textiles d’Égypte, des objets d’art de l’Islam, des pièces Haute-Époque mais aussi des antiquités orientales et égyptiennes.

PARIS - Commencée à l’âge de dix-sept ans, et privilégiant en premier lieu les antiquités de son Anatolie natale, la collection de Khan Kelekian s’est peu à peu ouverte au reste de l’Orient avant de recouvrir un aspect encyclopédiste. Cet ensemble est un témoignage remarquable de toute une vie de passion pour les objets d’art, sollicité et plébiscité de nombreuses fois par les musées du monde entier. La première partie de la vente, le 16 juin dernier, a donné lieu à des résultats surprenants, certains lots ont atteint des prix trois à dix fois supérieurs aux estimations avancées et le total de la vente a approché les huit millions de francs. Consacrée à l’Orient, cette première partie a suscité l’intérêt de nombreux collectionneurs et musées. Un évangile manuscrit arménien du XVe siècle, estimé 60 à 80 000 francs (lot 305) a été acquis par le British Museum pour la somme de 150 000 francs. Certaines enchères ont atteint des niveaux exorbitants ; un textile d’Égypte du Ve ou VIe siècle estimé 60 à 80 000 francs (lot 23) a atteint la somme de 250 000 francs. L’enchère la plus spectaculaire a été obtenue par un carreau ottoman en céramique d’Iznik de la seconde moitié du XVIe siècle (lot 114). Il a décuplé son estimation haute à 880 000 francs, une somme jamais atteinte pour un carreau de ce genre dans une vente publique. Devant ces résultats, on peut s’attendre à de nouvelles surprises pour la seconde partie de la vente.

Céramique d’Iznik
Plus éclectique que la première, la vacation du 22 octobre proposera des textiles d’Égypte, des objets d’art de l’Islam, d’Extrême-Orient, des tableaux anciens, des objets de la Haute-Époque mais aussi des antiquités orientales et égyptiennes. Parmi les textiles, le lot 64, réunissant plusieurs parties d’une même tunique du VIIe-VIIIe siècle, estimé 60 à 70 000 francs est particulièrement remarquable. Quelques chefs-d’œuvre sont à compter au chapitre des arts de l’Islam : aucune estimation n’est avancée pour le lot 162, un plat au décor floral en céramique d’Iznik du milieu du XVIe siècle, mais on peut facilement imaginer que son prix d’adjudication sera supérieur à un million de francs. Quelques carreaux en céramique, dont un similaire à ceux recouvrant la cour de Sainte-Sophie à Istanbul, pourraient bien susciter le même intérêt que lors de la première vente. Enfin, une soierie ottomane pourpre au décor de fil d’or et de soie, transformée en chasuble (lot 183), pourrait retenir l’attention d’un musée américain et créer la surprise. Parmi les œuvres de la Haute-Époque, deux objets s’imposent : une Vierge à l’Enfant en noyer, de la première moitié du XIVe siècle (lot 214, 250-350 000 francs), et une tapisserie qui, bien que fragmentaire, présente un décor mille-fleurs de grande qualité (lot 215). La vente s’achèvera avec des antiquités orientales. Quelques petites figurines en terre cuite de la civilisation d’Amlash (début du premier millénaire avant J.-C.) inaugureront cette partie. La plus importante (lot 332), figurant un zébu, est estimée entre 120 et 150 000 francs. Parmi la série de petits bronzes du Luristan figure un mors, décoré de deux cervidés ailés, du VIIe VIIIe siècle avant J.-C. (100-120 000 francs, lot 347). Une épingle décorée de bouquetins et de félins, datée du début du premier millénaire avant J.-C., est elle aussi estimée 100 à 120 000 francs (lot 351).

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°134 du 12 octobre 2001, avec le titre suivant : Kelekian, le retour

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