Billet d’humeur

À quand une vraie réforme fiscale et administrative ?

Le Journal des Arts

Le 12 octobre 2001 - 344 mots

Allo ! Baudoin ? Urgence ! Il faut remplir la rubrique “Billet d’Humeur” pour demain matin ! Évidemment trois semaines après le 11 septembre, en plein milieu d’Art Paris et de la Foire de Berlin, à quelques jours de la Fiac, quelques semaines avant Paris Photo, qui peut-on trouver pour s’exprimer sur la conjoncture ou plus précisément qui oserait ? Quoi que je réponde, les différents acteurs du marché de l’art vont me houspiller, que mes propos soient optimistes ou pessimistes : vive la langue de bois !
Commençons donc par les activités quotidiennes restées inchangées au milieu des appels téléphoniques et des visites impromptues. Nous préparons le vernissage du samedi 6 octobre avec les dernières pièces remplies de vibrations du grand sculpteur tchèque Skoda. Arrive l’installation sur le stand des œuvres lumineuses et virtuelles, spécialement conçues pour la Fiac, de l’explorateur Yann Kersalé. Sans oublier Paris Photo et les prochaines expositions à la galerie.

Sinon, les affaires ? Elles continuent de manière positive malgré la situation angoissante amplifiée par les médias. Sans doute y a-t-il attentisme pour les investissements lourds. Mais nous ne sommes qu’en octobre, laissons commencer tangiblement la rentrée. Les médiocres résultats commerciaux d’Art Paris peuvent s’expliquer par la qualité moyenne (sauf exception) des œuvres. En revanche, les transactions pourraient retrouver leur dynamisme perdu depuis des lustres si l’on mettait en place les facilités administratives et fiscales déjà réclamées par la commission Troche en 1982 :
1. Incitations ou facilités fiscales pour les achats culturels que ce soit pour les entreprises comme pour les particuliers.
2. Régime de TVA simplifié pour l’ensemble des transactions.
3. Facilités administratives pour les exportations que l’on avait retrouvées il y a quelques années et à nouveau compliquées depuis un ou deux ans.
Que nos législateurs se rendent un peu plus hors de nos frontières pour constater que les étrangers meurent d’envie de séjourner à Paris, d’y faire leurs emplettes artistiques et qu’ils souhaitent simplement l’abandon de nombreuses barrières trop complexes (sans pour cela perdre la notion de contrôle) pour passer à l’acte.

Baudoin Lebon, galeriste

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°134 du 12 octobre 2001, avec le titre suivant : À quand une vraie réforme fiscale et administrative ?

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