L’architecte collectionneur

L’étude PIASA met aux enchères les trésors de Viollet-Le-Duc

Le Journal des Arts

Le 8 mars 2002 - 373 mots

L’étude PIASA dispersera le 19 mars la collection de photographies du célèbre architecte Eugène Viollet-Le-Duc.

PARIS - La collection de photographies constituée par l’architecte Eugène Viollet-Le-Duc est l’un des très rares ensembles à avoir été conservé dans son intégralité depuis le XIXe siècle. Uniquement constituée d’épreuves originales de grande qualité, bien souvent directement acquises auprès des artistes, elle présente une galerie quasi exhaustive des grands noms de la photographie primitive. “Viollet-Le-Duc s’est attaché à réunir un ensemble d’images en relation avec ses préoccupations de restauration du patrimoine, privilégiant de belles épreuves qui se présentent donc aujourd’hui dans un très bon état de conservation, analyse Marc Pagneux, expert de la vente. Cette excellente condition des épreuves est particulièrement appréciable pour les photographies d’Henri Le Secq.” Il est en effet très rare de pouvoir apprécier des images de l’artiste aussi bien conservées que la série consacrée à la cathédrale d’Amiens qui comprend quelques pièces majeures, comme les Arcs-boutants (12-15 000 euros) dont le cadrage visionnaire annonce les images modernistes de l’entre-deux-guerres. Parmi les pièces les plus rares de la collection, trois épreuves par Gustave Le Gray et Mestral de la cité de Carcassonne, réalisées au cours de la mission héliographique de 1851 (lire le JdA n° 142, 8 février 2002), et signées à l’encre par les deux auteurs, estimées de 15 000 à 30 000 euros. Cinq photographies des sculptures de Geoffroy-Dechaume pour la cathédrale Notre-Dame de Paris pourraient également créer l’événement. Elles ont récemment été attribuées à Mestral, mystérieux ami de Le Gray, dont l’œuvre est pour beaucoup inconnue. Véritables portraits de sculptures à la mise en scène savante, elles sont estimées entre 9 000 et 18 000 euros. Plusieurs œuvres de Charles Marville seront également proposées, parmi lesquelles des vues des grandes cathédrales gothiques de Paris, Amiens, Chartres ou Reims (1 500-3 000 euros), ou encore un ensemble d’épreuves consacrées à la façade de Notre-Dame de Paris décorée par Viollet-Le-Duc pour le baptême du prince impérial, estimée de 3 000 à 6 000 euros. Enfin, quelques photographies de Charles Nègre seront proposées, parmi lesquelles le célèbre Stryge, un portrait de son ami Henri Le Secq sur les hauteurs de Notre Dame, dédicacé à l’attention du collectionneur et estimé 12 à 15 000 euros.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°144 du 8 mars 2002, avec le titre suivant : L’architecte collectionneur

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