Coindet et le « virtu-réel »

LYON - Delphine Coindet s’approprie l’outil informatique pour le transformer en langage propre. Elle retourne le processus et propose au virtuel de conditionner le réel. Elle modélise ainsi des espaces ou objets et joue de l’esthétique minimale proposée par l’utilisation basique des logiciels de 3D. Par sa conception virtuelle puis sa réalisation physique à l’identique, elle rétablit à La salle de bains le rapport “nécessaire et suffisant” qu’entretient le lieu d’habitation avec son habitant. Quelques éléments – tapis, paravent, tableau, miroirs – aux formes simples invitent par leurs stylisations et leurs matériaux à s’interroger sur la relation du corps à l’espace de vie. Ainsi, le tapis devient plaque métallique circulaire, le paravent étoile de contreplaqué, le tableau un cœur essentiel à la vie. Rien n’est laissé au hasard, et Delphine Coindet n’a pas oublié le rayon de soleil nécessaire en proposant un paysage mental jaune d’or à découvrir depuis l’unique fenêtre de La salle de bains.

Jusqu’au sous-titre de l’exposition, “Techniques de prospective systémique par analyse de tendances convergentes”, l’artiste brouille les frontières du réel et du fictionnel. Un jeu de piste dont l’indice principal réside dans une flèche en plâtre, une trace de son exposition à la galerie Michel Rein à Paris en 2000 qui n’est pas sans rappeler le vecteur du dessin 3D ou le curseur de la souris.